Un nouveau projet visant l’amélioration de la gestion sélective des déchets sera bientôt lancé à El Mourouj (gouvernorat de Ben Arous), à l’initiative de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) en partenariat avec la Direction générale des collectivités publiques et locales et la mairie de Tunis, avec l’appui des organisations locales, a annoncé jeudi Maryem Jnayeh, responsable de la coopération internationale à l’ANGED.
“Financé par la banque allemande de développement qui a accordé un don de 1,2 million d’euros, ce projet est actuellement en cours d’étude par les différents intervenants pour choisir le mode adéquat de gestion des déchets qui convient aux spécificités du quartier choisi”, a-t-elle précisé, en marge d’une journée d’étude organisée à Tunis sur la filière de gestion des déchets plastiques (ECOLEF) dans le cadre des “jeudis des déchets de l’ANGED”.
“Il s’agit donc d’initier une action collective de collecte sélective depuis les ménages”, a-t-elle ajouté, soulignant que la valorisation des déchets réussit mieux si on a un tri à la source.
L’intervenante a, en outre, signalé que ce projet prévoit également d’intégrer les travailleurs dans le secteur informel pour structurer la filière et optimiser le rendement de tous les maillons de la chaîne de la valorisation jusqu’à la gestion, faisant remarquer qu’il sera généralisé sur les autres régions du pays.
De son côté, Badreddine Lasmar, DG de l’ANGED, a souligné l’importance de l’aspect financier dans la garantie de la pérennité de la filière ECOLEF mise en place depuis 2001.
Il a aussi mis l’accent sur l’importance de structurer ce secteur qui a connu, au cours de ces dernières années, l’émergence de la collecte et du recyclage anarchique.
“La filière n’a pas évolué au cours des années et il est grand temps aujourd’hui de la renforcer et de rechercher de nouvelles méthodes pour optimiser la gestion des déchets et créer des emplois”, a-t-il dit.
Pour sa part, Fayçal Bedhiafi, directeur de la filière ECOLEF, a souligné que depuis sa création en 2001 jusqu’à 2017, la filière a contribué à la création de 15 mille emplois directs et indirects.
“Cette filière contribue à la protection de l’environnement, la création de PME et le recyclage des déchets”, a-t-il signalé.
Le responsable a mis l’accent sur l’importance de revoir le fonctionnement de cette filière pour améliorer son rendement, et ce en se référant aux expériences internationales réussies qui se rapprochent à notre contexte.
“Nous souhaitons également que cette filière soit génératrice d’emplois pour les diplômés du supérieur”, a-t-il ajouté, faisant remarquer que la journée d’étude sera couronnée par un plan d’action qui sera élaborée de manière participative entre les différents intervenants dans le secteur.
Par ailleurs, Hamza Chaouch, président de la Chambre nationale des collecteurs des produits en plastique, a estimé que la filière ECOLEF a connu un grand recul depuis la révolution notamment avec la fermeture de plusieurs points de collecte.
Le responsable syndical a appelé à la préservation de cette filière qui contribue à la création d’emplois, soulignant la nécessité de structurer le secteur en octroyant, par exemple, des cartes professionnelles aux collecteurs.
Il a, également, appelé à l’installation des bennes d’ordures pour les déchets en plastique dans chaque quartier et revendiqué l’augmentation des tarifs des déchets.
Depuis des années, le prix d’un kg de déchets en plastique est vendu au Centre de collecte à 300 millimes et revendu par la suite à l’ANGED à 500 millimes, a-t-il encore fait savoir.
Des expériences internationales et des “success stories” de collecteurs et de recycleurs sont présentées lors de la journée d’étude à laquelle prennent part des experts tunisiens et étrangers, des responsables municipaux, des représentants de la société civile, des collecteurs et des recycleurs.