La Tunisie vient d’être classée 74ème sur 180 pays avec un score de 42 points, par le nouvel Indice de perception de la Corruption (IPC) pour 2017.
Elle n’a gagné qu’un seul point par rapport à l’année dernière (41 points en 2016 et 42 en 2017), selon ce nouveau rapport de Transparency International, qui a révélé, cette année, que plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50, avec un score moyen de 43.
La Tunisie arrive, ainsi, en tête des pays du Maghreb, puisque le Maroc est classé à la 81ème place (40 points), l’Algérie pointe à la 112e place (33 points), la Mauritanie à la 143e place (28 points) et la Libye à la 171e place (17 points).
Selon cet indice qui classe 180 pays et territoires selon leurs niveaux perçus de corruption du secteur public selon les experts et les hommes d’affaires en utilisant une échelle de 0 à 100, où 0 est hautement corrompu et 100 est très propre.
Le président de l’organisation “I Watch”, Achraf Aouadi, ONG qui a annoncé, mercredi, ce nouveau classement lors d’une réunion co-organisée, à Tunis, avec Transparency International Tunisie, a qualifié de “déception”, le score de la Tunisie au vu des mesures mises en place et destinées à la lutte contre la corruption au cours des dernières années”.
Il a, toutefois, expliqué que “l’analyse de la situation en Tunisie révèle la continuité des anciennes pratiques telles que les recrutements basés sur le favoritisme et le copinage, la mauvaise gestion des fonds publics et le blanchiment d’argent”.
Selon le président de “I Watch”, ONG tunisienne qui lutte contre la corruption et œuvre pour la transparence, la Tunisie est appelée à accélérer le développement des législations et à garantir l’indépendance de la justice et des organismes de contrôle du secteur public et aussi à promouvoir le rôle des tribunaux pour qu’ils se prononcent sur les affaires de corruption.
La nouveauté du rapport 2017, est l’analyse plus approfondie de Transparency International, qui montre que les journalistes et les activistes dans les pays corrompus risquent leur vie tous les jours. Il a constaté, en effet, que presque tous les journalistes tués depuis 2012 ont été tués dans des pays corrompus.
“Aucun activiste ou journaliste ne devrait avoir à craindre pour sa vie lorsqu’il se prononce contre la corruption”, a déclaré Patricia Moreira, directrice générale de Transparency International, cité dans un communiqué sur le site web de l’ONG. “Compte tenu de la répression actuelle de la société civile et des médias dans le monde, nous devons en faire plus pour protéger ceux qui prennent la parole”.
Sur le plan international, les pays les moins corrompus du monde sont la Nouvelle-Zélande arrive 1ère, suivie du Danemark (2e) et de la Finlande (3e). La Syrie (178e), le Sud-Soudan (179e) et la Somalie (180e) ferment la marche de cet indice de TI, publié mercredi, 21 février 2018.
Transparency International, qui célèbre son 25e anniversaire cette année, a révélé, dans son rapport, “qu’en dépit des tentatives de lutte contre la corruption dans le monde, la majorité des pays avancent trop lentement dans leurs efforts. Bien que l’endiguement de la lutte contre la corruption prenne du temps, au cours des six dernières années, de nombreux pays ont encore fait peu ou pas de progrès. Plus alarmant encore, une analyse plus approfondie des résultats de l’indice, indique que les pays où la protection est la plus faible pour les organes de presse et les organisations non gouvernementales (ONG) ont aussi tendance à afficher les taux de corruption les plus bas”.
Le rapport révèle aussi qu’au cours des six dernières années, plusieurs pays ont sensiblement amélioré leur score Indice de perception de la corruption (IPC). Il s’agit en particulier de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Royaume-Uni, tandis que plusieurs pays ont décliné, notamment la Syrie, le Yémen et l’Australie.