L’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) est revenue, jeudi 22 février, sur la nécessité de mettre en place, au plus vite, les instances constitutionnelles (Cour des comptes et Cour constitutionnelle), et de compléter la législation en matière de lutte contre la corruption, en publiant notamment la loi sur la lutte contre l’enrichissement illicite et les textes d’application des lois exécutoires.
Dans une déclaration, axée sur l’Indice de perception de la corruption de l’année 2017 qui a été publié mercredi 21 courant par l’organisation Transparency International, l’INLUCC appelle à fournir les ressources humaines et matérielles nécessaires aux institutions chargées de la lutte contre la corruption, à mettre en œuvre des systèmes informatiques intégrés et à garantir la numérisation des procédures administratives.
Elle a, en outre, insisté sur l’impératif d’appliquer, rapidement, les mesures contenues dans le plan de travail du rapport sur l’évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, à l’instar de la mise en place du système de registre de commerce global et actualisé.
Il s’agit, aussi, d’appliquer le principe de surveillance du risque dans le secteur financier et d’intégrer les activités non-bancaires et non-financières dans le système de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, outre la renforcement des ressources humaines et techniques de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF).
Selon l’Indice de perception de la corruption de l’année 2017, la Tunisie a obtenu 42 points sur 100 et se place au 74e rang sur un total de 180 pays, enregistrant un point de plus par rapport au classement de l’année dernière.
Au classement de 2017, la Tunisie devance tout de même les autres pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Libye et Mauritanie), mais se classe derrière, à l’échelle arabe, les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Sultanat d’Oman.
Selon l’INLUCC, le classement de la Tunisie, qui reste en deçà des attentes, reflète l’existence de lacunes au niveau du système national de lutte contre la corruption, en particulier la non-application des lois exécutoires tant au niveau de la prévention de la corruption qu’au niveau de la répression des pratiques frauduleuses.
La Tunisie aurait pu avoir meilleur classement si elle avait axé ses efforts sur la lutte contre la corruption et la mise en place d’un plan d’action national pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption pour 2017/2018, notamment dans les secteur de la douane, la santé, la sûreté et les collectivités locales.