Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a déclaré, vendredi 23 février, que “la Tunisie ambitionne d’accueillir 20.000 étudiants africains dans toutes les spécialités à l’horizon 2020, en vue de devenir un hub régional en matière d’enseignement et de formation.
S’exprimant lors d’une réception organisée au siège du ministère en l’honneur de la première promotion des médecins cardiologues subsahariens ayant entamé une formation le 19 courant à la Faculté de médecine de Sousse, le ministre a fait savoir que le nombre total des étudiants africains poursuivant leurs études dans des établissements universitaires publics et privés tunisiens dépasse actuellement 7.000 étudiants sans compter le nombre des inscriptions dans les centres de formation professionnelle.
Il a précisé que la Tunisie a accordé, au cours de l’année universitaire 2017/2018, 544 inscriptions universitaires à 35 pays africains dont 306 inscriptions dotées de bourses, soit une augmentation de 272% par rapport à l’année universitaire 2009-2010.
“Les efforts seront doublés pour améliorer la qualité des services fournis à ces étudiants”, a-t-il affirmé, indiquant que l’objectif étant de s’inscrire dans une approche de coopération sud-sud tenant compte des besoins réels des pays africains en matière de développement.
“Notre coopération avec les pays africains ne se limite pas aux secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur mais s’étend à tous les secteurs d’intérêt commun”, a-t-il encore souligné, indiquant dans ce contexte que la Tunisie abritera, du 10 au 12 avril 2018, la troisième session des journées d’Amitié et de Partenariat avec l’Afrique.
Au programme de cette manifestation plusieurs événements dont notamment le Salon international des technologies de l’information et de la communication “STIC Africa 2018”.
Khemaies Jhinaoui a, par ailleurs, formulé le souhait que cette première session de formation soit le point de départ d’une coopération durable à travers l’organisation de nouvelles sessions de formation au profit des médecins cardiologues de tous les pays africains en vue de subvenir à leurs besoins en matière de formation de hauts cadres médicaux spécialisés.
Intervenant lors de cette réception marqué par la présence des ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur ainsi que des ambassadeurs africains et députés, Dr. Mohamed Ghannem, Professeur à la Faculté de médecine de Sousse et président de l’Association francophone de cardiologie préventive qui est à l’origine de ce programme de formation, a déclaré que cette initiative a été lancée dans le cadre d’une coopération avec son association et les universités africaines.
“Ce programme intervient pour résoudre le problème des étudiants et cardiologues africains qui se retrouvent contraints d’être sur une liste d’attente pour bénéficier d’une formation en France”, a-t-il fait savoir, expliquant que l’université d’Amiens dans laquelle il enseigne n’accepte qu’un seul cardiologue par an et par pays. “Cela reste insuffisant. C’est pour cette raison que nous avons proposé à ces étudiants et cardiologues subsahariens le même programme en Tunisie”, a-t-il expliqué, précisant que c’est la Faculté de Médecine de Sousse qui délivrera cette année le diplôme.
Dr. Ghannem a ajouté qu’à partir de l’année prochaine,un double-diplôme tunisien et français sera délivré aux étudiants qui ne seront pas que Subsahariens mais Africains (Tunisiens, Marocains, Algériens…).