La député Samia Abbou a qualifié, samedi 24 courant, de “choquant” le dernier rapport de la Cour des Comptes qui fait état de dysfonctionnements et de mauvaise gestion au sein de l’Institut national de la statistique (INS), s’indignant du “peu de sérieux” et de l’absence de suivi de ce rapport de la part du ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laâdhari, auquel les députés ont adressé des questions orales à l’ARP.
Abbou a aussi déclaré que “la corruption financière et administrative” gangrène cet établissement d’importance majeure, relevant que l’INS reçoit des dons de plusieurs organismes internationaux, dont l’UNICEF et la BAD, “mais, personne ne sait comment ces dons sont gérés”.
La députée a accusé le directeur général de l’INS de corruption financière, évoquant des dysfonctionnements administratifs et financiers, dont la conclusion d’un marché en absence totale de critères de transparence et de concurrence loyale et sans revenir à l’Observatoire national des marchés publics.
D’après la députée, les données et les statistiques publiées par l’INS ne sont plus fiables, après la manipulation des données sur l’emploi, le chômage, le développement et la pauvreté. “Ne pas réagir face à ces dépassements relève de la complicité avec les contrevenants”, a accusé Abbou.
Zied Laâdhari n’a pas répondu aux questions posées par la députée, se contentant de dire que “le rapport de la Cour des Comptes évalue une période de 5 ans et je ne peux répondre à toutes ces interrogations en seulement 10 minutes”. Et d’ajouter: “Nous ne sommes pas ici pour parler de généralités, mais pour répondre à des questions précises”.
En effet, le 30ème rapport général de la Cour des Comptes a évoqué plusieurs dysfonctionnements au sein de l’INS, dont des recrutements exceptionnels “non adaptés aux besoins réels de l’établissement”, lesquels ont augmenté de 169% le nombre d’employés de l’Institut entre 2010 et 2016. Les dépenses de salaires ont augmenté de 5,881 MDT en 2010 à 15,5 MDT en 2015.
Le rapport de la CC a également fait état de dysfonctionnements au niveau de la gestion de ressources humaines, dans la mesure où les employés de l’Institut ont bénéficié, illégalement, de primes et d’avances sur les salaires et aussi d’autres avantages financiers au titre de fonctions, durant la période 2013-2016, estimés à 51,5 MDT.