Pas de changement dans la composition du gouvernement – Des indicateurs économiques du pays au vert – Poursuite de la lutte contre corruption – Affaire de la Banque tuniso-française – Listes noires – Bassin minier – Instance de communication audiovisuelle.
Ce sont là les principaux sujets abordés par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans une interview qu’il a accordée, dans la soirée de dimanche 25 février 2018, à la première chaîne de télévision nationale “Al Wataniya 1”.
aucune raison de changer la composition du gouvernement
D’abord à propos d’un éventuel “limogeage“ de certains ministres, Chahed a souligné en substance qu’il n’y a aucune raison de changer la composition du gouvernement à l’heure actuelle, car “la réussite du pays est tributaire de la stabilité politique”. Il répondait ainsi au secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi qui, il y a quelques jours avait appelé le chef du gouvernement à enlever les ministres qu’il juge incompétents.
Et sans trop froisser le SG de l’UGTT, Youssef Chahed a expliqué que «la centrale syndicale, en tant que signataire du Document de Carthage, est en droit de réclamer ce changement», mais cette décision lui revient à lui seul.
Il poursuit en se demandant si les parties qui prônent le changement ont un programme de rechange et des objectifs précis, tels que ceux de son gouvernement.
Pour étayer ses dires, Chahed assure que plusieurs indicateurs économiques du pays sont quasiment au vert, tels que les exportations, le textile et les industries manufacturières.
A propos de la corruption, le chef du gouvernement a déclarée qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce qu’on entend ici et là, «d’une guerre sélective», même si dans cette première étape elle concerné la “grande corruption“. Selon lui, “le gouvernement a soutenu le Pôle judiciaire économique et financier”.
Sur autre plan, Youssef Chahed a souligné que la stratégie du gouvernement vise la numérisation de l’administration pour aplanir les difficultés liées à la bureaucratie.
Sur cet aspect, il a tenu à faire une mise au point : «… contrairement aux idées reçues, certains investissements étrangers n’ont pas abouti en Tunisie parce qu’ils n’étaient pas sérieux et ne répondaient pas conditions juridiques et non à cause des entraves liées aux démarches administratives».
Chahed a également évoqué la classification de la Tunisie sur certaines listes noires, assurant que le rapport du Groupe d’action financière internationale (GAFI) a été élaboré sur la base de données datant de 2015 pour classer la Tunisie dans la liste des pays fortement exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Et il n’écarte pas l’éventualité de voir la Tunisie figurer sur de nouvelles listes noires, surtout avec l’affaire de la Banque franco-tunisienne qui remonte à 1989.
Dans cet ordre d’idées, le chef du gouvernement a justifié le limogeage du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, par un manquement de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) et à la BCT.
A propos du dossier du Bassin minier et de l’interruption de la production du phosphate, Youssef Chahed a expliqué que son gouvernement prône la voie du dialogue, promettant un déblocage de la situation prochainement.
Enfin, le chef du gouvernement a rappelé que le projet de loi sur l’instance de la communication audiovisuelle est actuellement examinée par les députés de l’Assemblée des représentants du peuple.