Ce jeudi 1er mars aura lieu un sit-in devant le Palais du Gouvernement du mouvement créé il y a quelques semaines à Gafsa pour sauver ce qui peut l’être de la compagnie de phosphate.
«Il faut arrêter de traiter la CPG et Gafsa comme un mal de tête» dénonce Rafik Smida, l’un des artisans de la campagne «Sauver la CPG» et cadre à la firme de phosphate.
Pour lui les solutions préconisées par le gouvernement Chahed sont ponctuelles et ne résolvent pas définitivement la question «cpgienne» puisque c’est devenu aujourd’hui une des plus grandes problématiques socioéconomiques du pays !
Tous les gouvernements, faute d’avoir le courage nécessaire de mettre fin aux dérives et des chômeurs qui veulent tous intégrer la firme et des acteurs politiques et ceux de la société civile qui profitent de la situation pour s’enrichir plus ou pire pour mettre en faillite la compagnie, se contentent de traitements homéopathiques laissant le soin à ceux qui leur succèdent pour se heurter de nouveau à d’autres difficultés dans la gestion des affaires de la CPG.
Est-il normal que l’on décrète que jusqu’en 2023 chaque départ en retraite sera remplacé par un recrutement ?
« Est-il normal que l’on décrète que jusqu’en 2023 chaque départ en retraite sera remplacé par un recrutement ? Suivant quel critère ? La compétence ? L’appartenance tribale ? Idéologique ? Politique ? Pourquoi le gouvernement n’ose pas imposer le principe qu’un concours est fait pour que les meilleurs réussissent ? Que ce sont les plus qualifiés, les plus méritants qui ont le droit d’intégrer la CPG quand elle a besoin de main d’œuvre ? Que les autres peuvent être orientés autre part ou lancer leurs propres projets ? Pourquoi a-t-on peur de dire qu’il est grand temps que la culture entrepreneuriale se développe dans notre région et que l’on peut réussir et avoir des parcours professionnels et des carrières florissantes dans le secteur privé ? J’ai confiance en nos jeunes et je suis convaincu que si on les forme et si on leur montre le chemin à suivre, ils oseront. Encore faut-il avoir des stratégies claires, des plans bien définis et avoir le courage de les concrétiser. Encore faut-il le vouloir pour le pouvoir»
Des bruits courent à Gafsa et même dans certains cercles discrets d’hommes et de femmes d’influence qu’un pays étranger est en train d’attiser le feu pour profiter de la disparition totale de la CPG, du Groupe chimique et du phosphate tunisien dont la qualité a été pendant longtemps l’une de meilleures au monde ! Ce qui reste à vérifier. Mais pourquoi un autre pays ne profiterait pas du mercenariat, de la traîtrise et des opportunistes qui ont pignon sur rue dans notre pays ? Quoi de plus normal lorsque nous savons que toutes les guerres livrées par les Etats-Unis le sont pour défendre leurs intérêts commerciaux et économiques ?
La Tunisie a perdu son savoir- faire et ses marchés à cause de l’impuissance déclarée des autorités publiques à juguler les mouvements contestataires anarchistes ou intéressées.
Dans la journée du mardi 27 février, un sit-in a été organisé devant le siège administratif de la CPG sis à Tunis pour bloquer la route afin d’inciter les décideurs à réagir à la décadence de l’une des plus grandes compagnies de minerais en Tunisie.
Ce sont les travailleurs de la CPG qui en ont été les organisateurs. Ces travailleurs qui auraient dû agir depuis plus de 5 ans pour sauver leur compagnie. Un manifestant qui a préféré garder l’anonymat nous a déclaré : «Les choses ne sont pas aussi simples que vous le pensez. Il est évident que nous voulons préserver notre firme et nos boulots mais vous n’avez aucune idée sur le travail de sape des syndicats, les lobbys des travailleurs de chantiers et des transporteurs privés. Les politiciens n’y sont pas allés de main morte et au lieu d’aider à trouver des solutions, ils ont compliqué encore plus les problèmes de la firme en criant à tout va qu’elle doit tout financer à Gafsa et qu’elle doit à elle seule résoudre les problèmes du chômage».
En désespoir de cause, un ingénieur de la CPG aurait mis du phosphate dans une valise pour le transporter à pied au groupe chimique à Gabes. Que de désenchantement et de désillusion dans ce geste mais aussi que de ténacité pour beaucoup travaillant à la compagnie pour la sauver !
Vos gouvernants sont à votre image !
C’est peut-être valable partout dans le monde sauf en Tunisie où les «leaders» peuvent refléter n’importe quelle image hideuse sauf celle du peuple tunisien, lequel dans sa majorité est éclairé et est doté d’un bon sens rarissime de par le monde. La Tunisie a tout juste besoin d’un Homme, l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut et d’hommes et de femmes assez patriotes pour vouloir «faire et non plaire» comme l’a dit le président français, Emmanuel Macron !
Amel Belhadj Ali