Moody’s a indiqué, dans un nouveau rapport publié mercredi, que “le niveau élevé des créances douteuses en Tunisie continuera de peser sur les performances du crédit accordé par les banques du pays”, soulignant que “les conditions de la liquidité seront également, difficiles”.
A préciser que le rapport de l’agence sur le système bancaire en Tunisie, ne constitue pas une action de notation, mais plutôt, une mise à jour des marchés.
Moody’s a estimé que la croissance du crédit en Tunisie restera élevée, soit entre 8% et 10%, grâce à une reprise de la croissance économique, dont le taux est passé de 2,3% en 2017 à 2,8% actuellement, dans “un contexte de baisse de l’épargne des ménages”.
La progression de l’investissement étranger en Tunisie, le rétablissement de secteurs tels que les mines et l’agriculture, ainsi qu’un certain nombre de réformes visant à améliorer le climat des affaires devraient stimuler la reprise économique, selon ce document.
niveau historiquement élevée des besoins de liquidités des banques
En ce qui concerne les conditions de la liquidité, l’agence fait état d’une augmentation des problèmes de liquidité dans le système bancaire tunisien, compte tenu du “niveau historique”, des besoins en liquidité des banques, qui ont atteint 11 milliards de dinars, en janvier 2018, contre seulement 7 milliards de dinars un an plus tôt.
Les banques de la place vont encore compter, en 2018, sur le financement de la Banque centrale de Tunisie, lequel a atteint 8,4% du financement total en 2017, ce qui les exposera, d’après Moody’s, “aux changements de la politique monétaire et aux pressions du coût de financement”.
“Nous estimons que les crédits non performants des banques tunisiennes vont se stabiliser, mais demeurerontnt élevés autour de 15% du total des crédits, au terme de 2017. Cette stabilisation sera tributaire de la croissance soutenue des crédits et de l’assouplissement de politiques rigides concernant particulièrement, le secteur bancaire public, qui a le niveau le plus élevé de crédits non performants (22%)”, a déclaré le vice-président, responsable en chef des crédits auprès Moody’s, Olivier Panis.