Les cadres des services de la Direction de la sécurité du ministère de l’Industrie et des PME effectueront, le 13 mars 2018, une visite à “Agrind Tunisina”, société italienne “totalement exportatrice”, installée dans la délégation de Boumerdes (gouvernorat de Mahdia).
Cette visite fait suite à une enquête publiée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), effectuée par Marco Jonville, selon laquelle cette société spécialisée dans la production d’huile de grignons d’olive utilisant un produit toxique a repris ses activités en dépit des impacts négatifs de l’utilisation de ce produit sur la ville de Kerker (région souffrant de l’installation de cette société).
Les contestations des habitants ont augmenté surtout après que l’ANPE (Agence nationale de protection de l’environnement) ait déclaré n’avoir pas encore donné son aval pour la réouverture de ladite société… L’Agence rappelle 9 conditions pour que l’usine puisse reprendre son activité, et notamment la création d’une station d’épuration industrielle, des mesures de restriction de la pollution et l’isolation des déchets
Le ministère de l’Industrie explique, dans un communiqué rendu public mardi 6 courant, que la visite vise à vérifier si le propriétaire de la société qui emploie 50 agents respecte les conditions de sécurité et de protection de l’environnement après s’être vu accordé une autorisation de six mois (24 octobre 2017-23 avril 2018).
L’accord de cette autorisation est dicté par les engagements financiers de cette société avec les producteurs d’huile d’olive, souligne le département de l’Industrie, précisant que des pertes financières énormes pourraient être subies tant par la société que par les producteurs d’huile d’olive ayant établi des contrats avec cette dernière.
Autant dire que le ministère de l’Industrie et des PME est prise entre le marteau des pertes financières d’Agrind Tunisina et l’enclume de la protection de l’environnement et de la santé des habitants de Kerker.