En février 2018, l’inflation hors produits alimentaires frais et hors produits à prix administrés a atteint 7,7% et est vraisemblablement portée à la hausse, en raison de nombreux facteurs inflationnistes qui se profilent au cours de la période à venir.
Parmi ces facteurs on peut citer :
– les pressions haussières sur les prix des principaux produits de base et de l’énergie sur les marchés internationaux ;
– les pressions qui pèsent encore sur le déficit extérieur ;
– l’effet des dernières hausses des salaires sur la demande ;
– l’impact des mesures fiscales entérinées dans la LF 2018 et relatives au relèvement des taux de la TVA de 1 point de pourcentage, chacun, des droits de douane sur de nombreux produits et des droits de consommation;
– un risque en termes d’alimentation d’une spirale inflationniste sur fond d’anticipations inflationnistes des agents économiques.
La Banque centrale, dont le mandat est de préserver la stabilité des prix, est attentive à ce caractère persistant de l’inflation et doit agir en conséquence, pour ramener le taux d’inflation vers son niveau ciblé, à moyen terme. Une réaction vigoureuse et immédiate de la politique monétaire (75 points de base au moins) s’est avérée indispensable, d’autant plus que le marché s’attendait à un ajustement des taux, étant donné que le TMM du mois de février est ressorti à 5,61%, après l’élargissement du corridor décidé fin décembre 2017.
En termes d’efficacité de la politique monétaire, on s’attend à ce que l’inflation connaisse une réelle détente vers la fin de 2018, traduisant l’effet des deux hausses du taux directeurs décidées en avril et mai 2017, et totalisant 75 points de base.
Les effets de ce nouvel ajustement du taux directeur, décidé le 5 mars 2018, sont attendus vers le dernier trimestre 2019 compte tenu des délais de transmission des impulsions de la politique monétaire qui varient entre 6 et 8 trimestres.