L’enquête ouverte par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche sur les défaillances dans la distribution des semences sélectionnées ont révélé des problèmes au niveau des normes adoptées, a indiqué le ministre de l’Agriculture.
Intervenant lors d’une séance plénière, samedi 10 mars 2018, il a ajouté que son département prendra les mesures nécessaires pour lutter contre la manipulation de ces semences et garantir la transparence de l’opération de distribution.
Les résultats préliminaires de l’enquête font état de défaillances au niveau des normes adoptées depuis 2014, a précisé le ministre, et qu’il s’agit du nombre de centres, des quantités de céréales collectés et de semences distribuées au cours de l’année écoulée.
Il a rappelé, dans ce même cadre, que l’opération de distribution des semences sélectionnées est pilotée par une commission sous la tutelle de la Direction générale de la production agricole.
Le ministre a pointé du doigt l’absence d’une mesure qui permettra d’assurer l’accès du client à la totalité de son quota de semences sélectionnées, et leur gestion selon ses choix, précisant que les commerçants bénéficient des quotas de semences au même titre que les agriculteurs.
Taieb a mis l’accent, également, sur l’absence de transparence au niveau des critères d’acceptation des échantillons par les laboratoires et les délais de leur analyse, qualifiant de ” subjectif ” le fait de lier les quantités distribuées aux conditions climatiques.
Le ministre a indiqué, par ailleurs, que les superficies réservées pour la reproduction des semences sélectionnées, dont la plupart sont situées dans le nord du pays, a atteint 22 mille ha, dont 18 mille ha auprès des sociétés coopératives centrales de semences, et le reste chez des sociétés privées.
Concernant les superficies cultivées, elles ont atteint 1,15 million d’hectares, sur un total de 1,24 million d’hectares, ce qui représente environ 82% des superficies programmées.
Evquant les prévisions pour la nouvelle saison, Il a estimé qu’elle sera favorable dans les gouvernorats de Béja, Jendouba et Bizerte, où les précipitations ont dépassé les moyennes annuelles, durant le mois de mars, alors que le reste des régions ont enregistré des quantités insuffisantes.
Lors de son intervention, le député Hédi Soula s’est interrogé sur les mesures adoptées par le ministère pour garantir une exploitation optimale des semences sélectionnées. Au cours de la saison 2017/2018, entre 40 et 60 mille quintaux de semences sélectionnées n’ont pas été exploités, alors que cette quantité aurait pu améliorer le rendement du secteur céréalier (blé tendre et dur, l’orge et le triticale) et réduire les importations du pays en cette matière, a-t-il souligné.
Le taux d’exploitation des semences sélectionnées a baissé pour se situer à 10%, contre 15% enregistrés, au cours des dernières saisons, a rappelé Soula, ajoutant que l’objectif est d’atteindre 40% (contre 50% dans les pays concurrents).
Il a, dans le même cadre, rappelé que les agriculteurs s’approvisionnent en semences auprès du marché noir ce qui impacte la rentabilité des grandes cultures.