Un recensement national sur la gestion des déchets chimiques dangereux dans les établissements de santé sera lancé fin mars, indique Mohamed Rebhi, directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement au ministère de la Santé.

Ce recensement a pour objectif de dresser un diagnostic de la situation actuelle de la gestion des déchets chimiques dangereux et déterminer les quantités afin de favoriser les données nécessaires pour élaborer un plan national d’action, a affirmé Rebhi lors d’une séance d’audition du ministre de la Santé sur la question de gestion des déchets dangereux devant la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de gestion des deniers publics, a l’assemblée des représentants du peuple, lundi 12 mars.

Les déchets chimiques représentent une partie des déchets résultants des activités sanitaires des établissements hospitaliers et des laboratoires et se caractérisent par une variété en plus du danger qui en résulte dont des maladies dermatologiques, des maladies cancéreuses en plus de son impact sur l’environnement causant une pollution de la nappe d’eau et du sol.

Quelque 98 établissements de santé en Tunisie produisent près de 3200 tonnes de déchets dangereux par an, 1.570 tonnes dans le grand Tunis et 940 tonnes dans les gouvernorats de Sousse, Monastir, Kairouan et Mahdia, et 690 à Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine.

Suite au rapport de la Cour des comptes, le ministère de la santé a pris les mesures nécessaires relatives à la gestion des déchets dangereux dont l’augmentation du taux de couverture des établissements hospitaliers publics avec un système de gestion des déchets dangereux et la réactivation du principe du tri à la source des déchets des activités sanitaires et le tri sélectif.

Le ministère a réalisé un audit portant sur le respect des normes sanitaires dans les centres de santé de base et les unités de soins hospitaliers ainsi que dans les établissements de santés privés durant les années 2014/2015/2016/ et 2017.

Cette action, selon Rebhi, a permis de déduire les mesures à entreprendre permettant de surmonter les défaillances en plus de la mise en place d’une base de données permettant le suivi du respect des normes d’hygiène en milieu hospitalier.

Une amélioration a été relevée en matière de gestion des déchets des activités de soins dans les centres de santé de base et les unités de soins hospitalier à savoir 27,5% et 40,6% en 2014 à 37% et 51,8% en 2017.

Le ministère avait également pris un ensemble de mesures susceptibles d’obliger les établissements sanitaires privés et les centres privés de dialyse à adopter le système de gestion des déchets des soins sanitaires. Ainsi le nombre des cliniques privées qui ont conclu un accord de sous-traitance pour la gestion des déchets de soins étaient de l’ordre de 30% et progressé à 54%, en plus d’une accentuation du contrôle sanitaire pour imposer le respect de la loi en matière de protection hygiène du milieu.

Imed Hammami a souligné que le dossier de gestion des déchets hospitaliers est un volet très important rappelant la publication d’une circulaire n°1 datant du 12 janvier 2018 relative à la bonne gestion des déchets hospitaliers dangereux.

Les efforts sont déployés pour assurer une gestion des déchets dans les différents établissements de soins et interdire l’utilisation du thermomètre en zinc, renforcer des allocations financières relatives à la gestion des activités sanitaires et trouver une solution urgente pour se débarrasser définitivement des déchets chimiques stockés dans les établissements sanitaires, a notamment souligné Hammami.