«La transformation et la mue vers une industrie digitalisée -appelée “industrie 4.0” doivent être collectives et impliquer tous les acteurs (industriels, Etat, syndicats et autres systèmes d’éducation et d’enseignement), pour porter leurs fruits. Il ne suffit pas d’avoir un réseau d’industrie digitale, il faut aussi créer un cadre créatif». C’est ce qui ressort de la 1ère édition de la journée de l’innovation industrielle (Industry Innovation Day 2018), organisée, jeudi 15 mars a Tunis) par l’AHK, la GIZ et WEVIOO, en présence de nombreux industriels tunisiens et allemands.
L’expérience allemande en matière de digitalisation de l’industrie a été au cœur de la séance inaugurale de cet événement, étant donné que le secteur industriel est le premier terrain commun du partenariat tuniso-allemand, a fait savoir le directeur général de l’AHK Tunisie, Martin Henkelmann.
“La majorité des investissements allemands en Tunisie sont dans les industries manufacturières”, a-t-il rappelé.
L’ambassadeur d’Allemagne à Tunis, Andreas Reinicke, évoquera, pour sa part, l’expérience de son pays et les défis rencontrés pour aller vers la digitalisation de l’industrie, précisant que le processus “doit commencer dès l’école pour créer un contexte d’innovation et avoir une diversité d’idées et de nouvelles générations créatives”.
Il a avancé que les patronats et les syndicats ne doivent pas se contenter de leur mission classique, ils doivent jouer un nouveau rôle d’accompagnateurs et s’adapter aux changement de la nature des travailleurs.
Selon le diplomate allemand, l’Etat doit, pour sa part, travailler pour améliorer les procédures, les infrastructures, le financement et aussi faire avancer la décentralisation.
“Il faut accompagner la révolution industrielle et la comprendre pour ne pas voir des usines fermées, tel le cas de l’industrie du charbon en Allemagne, qui n’a pas su suivre le rythme des changements technologiques “.
La corruption est l’ennemi numéro 1 de la digitalisation
L’ambassadeur d’Allemagne à Tunis, a aussi déclaré que la première règle pour développer ” l’industrie 4.0 ” est de lutter contre la corruption. “La corruption est l’ennemi numéro 1 de la digitalisation et cette digitalisation est aussi l’ennemi de la corruption, parce qu’elle nécessite la transparence”.
Pour le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, la 4ème révolution industrielle est un véritable défi pour les industriels et aussi pour le gouvernement et les autorités.
“Pour un pays qui est confronté à un vrai problème de chômage, il est important d’inscrire cette révolution dans notre perspective et de prendre en considération ses exigences, dans le cadre du dispositif d’emploi mis en place par l’Etat”, a déclaré le ministre.
Il a cité, par ailleurs, 4 grands axes sur lesquels il faut travailler pour suivre le rythme de la transformation vers la “Smart Industry”. Il s’agit de la formation et l’éducation -pour changer les méthodes d’apprentissage-, le développement des infrastructures -pour inciter les opérateurs à s’installer dans le pays-, le développement de la recherche et des synergies entre recherche et industrie et l’accompagnement juridique à travers la révision de la réglementation.