“L’augmentation des prix de vente des logements proposés par la SNIT s’explique par le changement du rôle de la société par l’Etat, laquelle est devenue un simple promoteur public alors qu’elle centralisait au départ un certain nombre de fonctions (lotisseur, organisme de crédits …) lui permettant de mieux maîtriser ses coûts”.
C’est ce qu’a expliqué Houda Miaoui Charfi, DGA de la SNIT, qui intervenait lors d’une journée d’étude organisée par ladite société portant sur “La gouvernance et les exigences de gestion des projets publics”, jeudi 15 mars 2018.
En tant que promoteur public, la SNIT n’est plus dans une logique sociale, elle s’est plutôt placée dans une logique économique, la contraignant à calculer les coûts et les prix de vente de ses logements de manière à pouvoir pérenniser ses activités, à payer ses charges et à prévoir l’achat de nouveaux terrains pour pouvoir construire de nouveaux logements”.
Charfi a, par ailleurs, fait savoir que “dans sa nouvelle stratégie d’action qui sera bientôt soumise au ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, la SNIT proposera une révision de son rôle, pour ne plus se contenter de celui d’un promoteur et mieux adapter ses prestations au pouvoir d’achat du citoyen moyen”.
“Concrètement, la SNIT se proposera d’agir sur deux niveaux. Le premier concerne la maîtrise des coûts des logements, en agissant sur le niveau de prestations, alors que le deuxième niveau consiste en l’introduction parmi les prérogatives de la SNIT de la réhabilitation des immeubles en ruine et le relogement de leurs habitants de manière à améliorer l’environnement urbain, renouant ainsi avec son rôle social”.
Charfi a, en outre, évoqué le problème de la SNIT de liquider son stock de logements (économiques et économiques améliorés) en raison du blocage actuel généré par la nouvelle clause de la loi de finances 2018 sur l’application de la TVA appliqués aux promoteurs immobiliers.
Elle a, également, rappelé les procédures légales entreprises par la SNIT pour récupérer ses logements squattés suite à la révolution, précisant qu’”au niveau de la SNIT centrale, les 800 logements squattés ont été récupérés. Reste qu’au niveau des régions, il y a encore des logements squattés (une trentaine à Bizerte, mais aussi d’autres à Sfax, à Kasserine…)”.
Toujours selon elle, “le plus grave c’est le squat des terrains relevant de la SNIT. Nous avons encore 70 hectares squattés à Mhamdia, dont la récupération sera difficile, parce qu’à défaut d’intervention au début, tout un village y a été installé anarchiquement et illégalement”.
Charfi a ainsi fait un appel aux autorités compétences à intervenir pour régler la situation.
S’agissant du thème choisi pour la journée d’étude, la DGA de la SNIT a souligné qu’il s’agit d’une tentative de vulgariser les principes de la gouvernance aux cadres et agents de la société.
Elle a, ainsi, rappelé que “suite aux difficultés rencontrées par la SNIT après la révolution, (les occupations, les squats), celle-ci a pu rebondir grâce à la mise en place d’une stratégie de mise à niveau et de modernisation, s’articulant autour de la mise à niveau de ses archives, la mise en œuvre d’un schéma directeur informatique pour maîtriser toute la chaîne de production, l’adoption de la charte de conduite des agents, la mise en place d’une cellule de bonne gouvernance conformément à la circulaire gouvernementale relative à la mise en place de cellules de bonne gouvernance dans les structures publiques…” .
“Toutes ces actions réunies et bien d’autres ont jeté les bases d’un climat de bonne gouvernance et de transparence au sein de la SNIT, lui permettant de surmonter les années de crise. La SNIT est aujourd’hui une entreprise qui gagne de l’argent et qui ambitionne de mieux satisfaire les besoins et les demandes du citoyen”, a-t-elle conclu.