La Commission nationale de pilotage du projet de facilitation des exportations, à travers le réseau postal “Easy export”, créée après l’adhésion de la Tunisie à ce projet pour mettre en place les préparatifs nécessaires au lancement effectif de ce dernier, a annoncé, jeudi 22 mars, la clôture de ses travaux.
Née après un accord conclu entre la Poste tunisienne et l’Union postale universelle (UPU), en septembre 2016, lors de la conférence postale universelle, tenue à Istanbul, la Commission a dressé au cours de ses travaux un diagnostic des entraves à l’export auxquelles se heurte le tissu tunisien des MPME (micro, petites et moyennes entreprises) set élaboré des plans d’actions propres à chacun des organismes partenaires dans ce projet, à savoir le ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, le ministère du Commerce, le ministère du Transport, la Poste tunisienne, le Centre de promotion des exportations (CEPEX), la Douane tunisienne, l’Agence nationale de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), Tunisie Trade Net, l’Office national de l’artisanat (ONA) et le Centre d’études et de recherche des télécommunications (CERT).
Présidant le Forum national pour la présentation des résultats des travaux de ladite commission, organisé par la Poste tunisienne, le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Anouar Maarouf, a rappelé que “le projet Easy export est un projet pilote de l’union postale universelle qui vise la facilitation des procédures d’exportation au profit des PME pour renforcer leur internationalisation et promouvoir leurs exportations, à travers le réseau postal, tout en bénéficiant des opportunités qu’offrent les solutions logistiques et numériques”.
Rappelant que la Tunisie est le premier pays arabe et africain à bénéficier de ce projet, il a souligné que celui-ci a pour objectifs, “la dématérialisation des formalités relatives au commerce extérieur, la réduction des délais d’exportation par l’amélioration des délais d’expédition et la maîtrise des délais de dédouanement, la réduction des coûts pour les PME, l’amélioration de la coordination entre les intervenants dans le processus d’exportation pour l’échange et le partage de l’information afin d’accélérer ce processus, la facilitation de l’accès des MPME aux informations et outils permettant leur intégration dans le commerce international”.
Il s’agit également, toujours selon le ministre, de “créer une culture d’export auprès des MPME, d’améliorer la commercialisation et la visibilité des produits tunisiens, d’élargir la base des clients et des marchés à l’export, de renforcer l’intégration sociale et le développement régional, de favoriser la création d’emplois et la migration du secteur informel vers l’économie organisée”.
Maarouf a, par ailleurs, rappelé que parallèlement au projet Easy export, la Tunisie a rejoint en janvier 2017 le projet de l’Union postale universelle, “Ecom@Africa”, relatif à la création d’une plateforme régionale de commerce électronique. Le projet avance à pas sûrs, selon le ministre, qui estime que les retombées économiques de cette plateforme seront très positives pour la Tunisie et tous les pays qui y adhéreront.
Le ministre du Commerce, Omar El Behi, a fait état de son côté de l’importance du rôle de la Poste tunisienne dans le renforcement de l’inclusion numérique, financière et sociale en Tunisie, considérant que le projet Easy export lui permettra de devenir un interlocuteur unique des exportateurs, facilitant ainsi davantage les procédures liées à l’export.
Evoquant une augmentation des exportations tunisiennes et un recul du déficit commercial durant le premier trimestre de 2018, il a rappelé la nécessité d’améliorer la productivité, la compétitivité des produits tunisiens mais aussi le climat des affaires.
Il a, aussi, souligné que le ministère du Commerce a décidé de faire passer le budget du FOPRODEX de 18 millions de dinars (MDT) en 2017, à 40 MDT cette année, puis 80 MDT en 2019 et 100 MDT en 2020, outre les actions lancées pour favoriser le commerce électronique.
Pour sa part, le président directeur général de la Poste tunisienne, Moez Chakchouk, a affirmé que “le plan d’action de la Poste tunisienne dans ce projet s’articule autour de trois volets essentiels”.
Le premier concerne le paiement électronique. A ce titre, un plan a été engagé pour migrer des plateformes de paiement électroniques e-dinar (qui font 45% des paiements électroniques en Tunisie mais qui présentent certaines limites en termes de conformité aux standards internationaux) vers une nouvelle plateforme de paiements électroniques qui sera ouverte aussi aux financements bancaires et aux financements à partir de l’étranger. Cette plateforme va être lancée au mois de juin 2018.
Le deuxième volet concerne la logistique. Une offre commerciale alléchante de réduction de tarifs, qui prend en considération les volumes des exportations des entreprises, sera lancée en septembre 2018. Plus une entreprise exporte plus ses tarifs seront réduits. Des offres préférentielles aux entreprises opérant dans le commerce électronique seront également lancées en avril 2018, a-t-il poursuivi.
Quant au troisième volet, il concerne l’intégration par la Poste tunisienne, en partenariat avec la Douane, d’un Customs Declaration System (CDS) visant à faciliter les procédures douanières liées aux exportations.
Au cours du forum national, il a également été procédé à la signature de l’avenant à la convention entre le gouvernement tunisien et l’Union postale universelle représentée par le directeur général de son Bureau international, Bishar A. Hussein, pour l’implémentation du projet Easy export en Tunisie.
Une convention-cadre de partenariat a également été signée entre les différentes parties intervenantes pour l’exécution dudit projet.