En Tunisie comme dans tous les pays du monde, l’eau est célébrée, jeudi 22 mars 2018, dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, dont l’objectif est d’inciter les communautés internationales à bien gérer des ressources en eau déjà rares et de plus en plus exposées à la pollution et au gaspillage.
L’édition 2018 de la Journée mondiale de l’eau est dédiée cette année aux “Solutions pour l’eau basées sur la nature”.
Il s’agit d’explorer des alternatives et des moyens permettant d’utiliser la nature pour répondre aux défis actuels et futurs de l’eau et de l’assainissement.
L’eau, cette ressource vitale, est célébrée aussi dans une conjoncture marquée par les changements climatiques et la diversification des catastrophes naturelles (inondations, sécheresse, pollution des eaux de l’assainissement…). Un dérèglement climatique qui menace les espaces verts et pourrait mener à une dégradation de la végétation, du sol, des cours d’eau et des lacs.
Cette année, l’Organisation des Nations unies (ONU) a voulu, à travers le slogan “la nature pour l’eau”, attirer l’attention sur les possibilités de résoudre les problèmes de l’eau en explorant la nature.
Cela pourrait se faire à travers la plantation de nouvelles forêts, la reconnexion des rivières aux plaines inondables ou la restauration des zones humides, autant d’actions qui, au-delà des grands moyens technologiques, permettent de rééquilibrer le cycle de l’eau et d’améliorer la santé humaine et les moyens de subsistance.
La célébration de cette journée coïncide, déjà, avec le démarrage du plan décennal international 2018-2028 “l’eau pour le développement durable”, selon l’ONU.
Pour mémoire, l’Assemblée générale de l’ONU avait fixé la date du 22 mars 1993 pour célébrer la Journée mondiale de l’eau en réaction aux recommandations émanant, en 1992, du Sommet de Rio pour l’environnement et le développement.
Assurer la sécurité en eau demeure le souci majeur dans les différents pays du monde qui aspirent à résoudre les problématiques relatives au traitement des eaux et à la rareté de leurs ressources, d’autant que 663 millions d’individus sont dépourvus d’eau potable et font des kilomètres pour s’en approvisionner, faisant face à des retombées sanitaires des plus néfastes, vu leur recours aux eaux polluées.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait remarquer, à ce propos, que l’eau potable polluée et les mauvaises conditions d’assainissement provoquent le décès de près de 842 mille personnes par an.
Non seulement l’eau est-t-elle vitale pour tous les êtres vivants mais elle contribue également au développement économique, social et humain en procurant des opportunités d’emploi, sachant que la moitié de la main d’oeuvre dans le monde (environ 1,5 milliard de personnes) exerce dans des secteurs liés à l’eau.
De son côté, la Banque mondiale (BM) souligne que la croissance urbaine et économique est de nature à créer une pression sur les ressources hydriques et par conséquent de réduire de 40% la réponse aux besoins d’approvisionnement en eau en 2030.
Nourrir 9 milliards d’individus en 2050 nécessite une augmentation de 60% de la production agricole, ce qui entraînera une hausse de 15% de la consommation en eaux, sachant que le secteur agricole consomme, actuellement, environ 70% des eaux dans le monde.
Idem pour la BM qui indique que l’accroissement rapide des habitants dans les zones urbaines de par le monde (plus de la moitié de la population mondiale actuellement) augmentera l’amenuisement des eaux de la nappe phréatique dans une moyenne bien plus rapide que leur renouvellement.
Vu cette situation, environ 1,8 milliard de personnes vivraient en 2025 dans des zones en souffrance hydrique.
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