Une nouvelle association dénommée “Les Amis de la cinémathèque tunisienne” est en cours de création par la Cinémathèque tunisienne. C’est ce qu’a annoncé Mohamed Challouf, conseiller de la Médiathèque tunisienne, au cours d’un point de presse tenu jeudi 22 mars à la salle Sophie el Golli, au nom de cette pionnière de la cinémathèque également romancière et historienne d’art tunisienne (1931-2015).

Il s’agit du premier contact public en cette salle, dédiée aux conférences et masterclass qu’abrite la Médiathèque tunisienne, dirigée par Hichem Ben Ammar, située au sein du pôle Cinéma chapeauté par Chiraz Laatiri, directrice du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI).

Parmi les présents, la femme et la fille de feu Jacques Baratier, réalisateur de “Goha”, premier long métrage tunisien en couleur, et Pierre Guautier, fils de René Vautier, réalisateur du court métrage “Chaîne d’or” auxquels jouait Claudia Cardinale, à ses débuts d’actrice. A noter au passage que depuis mercredi 21 mars 2018, un hommage est rendu par la Cinémathèque tunisienne à cette actrice italienne (Claudia Cardinale), native de Tunis.

Hichem Ben Ammar, directeur de la Médiathèque, a rappelé que le film “Chaines d’or” a été restauré dans le cadre d’un partenariat avec la cinémathèque de Milan (Italie) alors que le film “Goha” a été restauré dans le cadre d’un partenariat CNCI (Tunisie) et du CNC (France).

Mme Baratier, qui est la présidente de l’association Jacques Baratier, dont on fête cette année le centenaire de sa naissance, est revenue sur certains aspects de sa vie avec le cinéaste disparu et les moyens actuellement déployés par l’association pour la sauvegarde de son œuvre cinématographique.

Challouf a parlé de l’accord préalable de l’actrice italienne Claudia Cardinale qui sera présidente d’honneur de l’association “Les amis de la cinémathèque tunisienne” ainsi que du soutien d’autres cinéphiles et membres d’autres cinémathèques étrangères qui ont manifesté leur intérêt à ce nouvel instrument de soutien à la Médiathèque.

Il a souligné que ce projet ouvert à la société civile, inspiré d’une expérience similaire qui existe en suisse depuis déjà longtemps, devra aider et soutenir la cinémathèque dans ses démarches à sauvegarder et restaurer le patrimoine cinématographique, en dehors des circuits publics habituels.

Elle sera ouverte à toute personne intéressée -société civile et cinéphiles tunisiens et étrangers-, ce qui va dans le droit fil des objectifs de la médiathèque qui cherche à associer la société civile dans ses différents programmes et activités.

Hichem Ben Ammar souligne que l’association devra concrétiser la complémentarité entre public et privé, annonçant par la même le lancement, à partir du 6 avril prochain, d‘un cycle de formations au profit des futurs animateurs de cinéclubs et festivals régionaux qui coïncide avec la volonté d’enraciner le principe de décentralisation cinématographique et culturelle.

Chiraz Laatiri a annoncé que le CNCI se dotera de nouvelles unités de projection mobiles à travers l’acquisition de deux écrans gonflables, ce qui permettra au programme de la Cinémathèque d’être présenté en différé en se déplaçant à travers les régions.

Selon le trio en charge du pôle cinéma à la Cité de la Culture, l’un des principaux objectifs de la Cinémathèque est de devenir une référence, côté programmation, mais aussi promotion de cinéma de qualité pour les générations futures.

La cinémathèque va enchaîner dans le même itinéraire des précédentes tentatives de sauver le patrimoine arabe et africain, en essayant d’aider protéger le patrimoine cinématographique national.

Il rappelle les tentatives déjà entamées notamment dans les pays du nord de la méditerranée qui ne lésinent pas sur les moyens en investissant dans la sauvegarde de leur patrimoine du monde entier dont des films qui appartiennent à l’Afrique et au Monde arabe.

Avec la création de la médiathèque, une nouvelle chance s’offre à la Tunisie pour la restauration de son propre patrimoine cinématographique et la restitution de négatifs de films à l’étranger et autres actuellement en mauvais état parmi ceux dans les locaux de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) afin de créer une collection propre à la Cinémathèque.

La Cinémathèque tunisienne ne veut pas seulement penser au cinéma tunisien, elle ambitionne de devenir une institution qui s’occupe du cinéma du sud, arabo-africain et œuvres du pionnier du cinéma tunisien dont Albert Semmama Chekli, Taieb Louhichi…