Les députés ont évoqué, vendredi 23 mars, lors d’une séance de dialogue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avec le chef du gouvernement Youssef Chahed, l’impératif d’assurer la stabilité politique, sociale et sécuritaire, une condition primordiale pour atteindre la stabilité économique.
Les députés estiment que le changement des gouvernements risque de porter atteinte à l’image de la Tunisie et d’entraver l’accomplissement des objectifs escomptés en matière de croissance, d’investissement et d’emploi.
Ils ont souligné, par la même occasion, l’impératif d’éviter le report des réformes nécessaires, lesquelles nécessitent courage et audace, notamment celles relatives à la masse salariale, la compensation, la fiscalité, les sociétés publiques et les caisses sociales, admettant que ces réformes sont une responsabilité collective qui doit être assumée par le gouvernement, mais également par les parties sociales, les secteurs économiques et le citoyen.
Les députés ont également affirmé que la baisse de la croissance s’est répercutée sur le pouvoir d’achat du consommateur et engendré une hausse du chômage, soulignant qu’afin de remédier à cette crise économique il faut, impérativement, poursuivre les réformes sans aucun retard.
Ils ont, par ailleurs, évoqué l’impératif d’avoir un consensus sur le programme de restructuration des sociétés publiques et de mettre en application ce programme, au cours de l’année 2018, appelant à ce que ces réformes soient réalistes, dont le fait de conditionner l’augmentation des salaires par l’amélioration de la productivité et la hausse de la croissance.
Les représentants du peuple ont critiqué l’absence du dossier de lutte contre la corruption dans le discours du chef du gouvernement, s’interrogeant sur les motifs de se limiter dans cette guerre à 4 ou 5 dossiers et de ne pas dévoiler d’autres affaires dans lesquelles sont impliqués des hommes d’affaires ou des politiciens.
Le développement, ont-ils dit, doit cibler l’individu, car il s’agit d’un projet commun entre le citoyen et l’Etat, ajoutant que ce dernier doit être plus audacieux dans ses décisions surtout celles portant sur des sujets urgents, tels que le phosphate et l’éducation.
Ils ont mis l’accent sur l’impératif d’identifier une solution à la crise du phosphate avec la participation de toutes les parties, notant que la crise réelle au bassin minier est une crise de confiance (la députée Zina Al Brahmi), d’autant plus que le problème réside dans la non application des décisions. La région de Gafsa passe par des années difficiles et attend son droit au développement, à l’instar des autres gouvernorats.
Les députés se sont interrogés sur les résultats effectifs de la conférence sur l’investissement TUNISA 2020, surtout ses retombées positives sur les régions enclavées concernées par la discrimination positive, et les postes d’emplois créés à cet effet.
Ils ont recommandé d’identifier des actions communes avec les partenaires sociaux, notamment l’organisation ouvrière afin de réaliser la stabilité sociale et de ne pas perturber la production.
Les députés ont mis en garde contre la détérioration de la situation au port de Radés qui nécessite une intervention urgente pour qu’il joue pleinement son rôle, soulignant l’impératif d’améliorer le climat des affaires.