Les agents et cadres de la Pharmacie centrale de Tunisie ont lancé, mardi, un signal d’alarme contre la baisse des stocks de médicaments et le non remboursement des dettes qui s’élèvent à plus de 800 millions de dinars par les établissements hospitaliers au profit de la pharmacie centrale.
Lors d’un meeting organisé à l’initiative du syndicat de base de la pharmacie centrale, le secrétaire général du syndicat, Sofien Dellagi, a indiqué, au correspondant de l’agence TAP à Ben Arous, que les dettes non remboursées par les structures hospitalières et la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) au profit de la pharmacie centrale s’élèvent à 820 millions de dinars.
Le responsable syndical a déploré la non application de l’accord issu du conseil ministériel, tenu le 6 novembre 2017, sur les moyens de payer ces dettes. Lors de cette réunion, a-t-il rappelé, la CNAM s’est engagée à verser une somme mensuelle de 33,8 millions de dinars et les hôpitaux à payer un montant mensuel qui varie entre 10 et 12 millions de dinars.
Selon la même source, la pharmacie centrale n’a reçu, pendant cinq mois, qu’une somme de 32,3 millions de dinars de la part de la CNAM et une somme de 6 millions de dinars de la part des hôpitaux.
Dellagi a qualifié la situation de “grave” puisque la pharmacie centrale risque une réduction de son stock en médicaments, après que les fournisseurs étrangers ont menacé de suspendre l’approvisionnement en médicaments en cas de non respect de ses engagements financiers qui ont atteint un montant de 249 MDT.
Il a accusé des “lobbies” de chercher à s’emparer de ce service public, mettant en garde contre toute tentative de cession cet établissement et son impact sur la hausse des prix des médicaments et de la dette qui est passée de 21 MDT en décembre 2016 à 210 MDT en décembre 2017.
Selon un rapport, 74% des dettes du secteur sont concentrées dans 14 établissements dont les polycliniques rattachées à la caisse nationale de sécurité sociale, la direction de santé de base, le Centre national de greffe de la moelle osseuse, la direction de la santé militaire et nombre d’hôpitaux.