“Au moins 25% du montant des marchés publics vont dans les poches des fonctionnaires véreux”, accuse le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, lors d’une journée de sensibilisation organisée par l’Instance à Kairouan à l’occasion de l’ouverture d’un bureau dans la région.
Selon lui, “ces pertes sont à l’origine de la corruption dans la gestion des achats publics, et elles vont se répercuter négativement sur le processus de développement”.
“A cause de la corruption, l’Etat perd annuellement des sommes colossales d’argent”, a-t-il souligné, citant, à ce propos, le port de Rades qui perd 900 millions de dinars par an et les établissements publics qui perdent environ 700 millions de dinars, en raison de l’absence d’une bonne gouvernance.
Pour Chawki Tabib, “l’Etat ne veut pas investir dans la lutte contre la corruption, en témoigne le budget alloué à l’INLUCC et qui ne dépasse pas 2,5 millions de dinars. Ce budget est l’équivalent des fonds alloués à un festival”.
“Le budget de la Cour des comptes ne dépasse pas non plus un million de dinars et le pôle judiciaire économique et financier manque de moyens logistiques et d’outils de travail”, regrette-t-il.
Selon Tabib, l’Etat devrait investir annuellement près de 100 millions de dinars pour combattre la corruption.
Aux côtés de l’INLUCC, la justice, les instances de contrôle et la société civile devraient être impliquées dans cet effort et bénéficier d’une part de ces fonds, a-t-il souligné.