Faire plus, mieux et plus rapidement, et cela dans les domaines. On ne sait pas si c’est là le mot d’ordre de Khaled Kaddour, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, mais depuis qu’il a été nommé à ce poste en septembre 2017, il agit de cette manière.

Après d’autres dossiers, plus brûlants, Khaled Kaddour va mettre sur la table un autre au moins tout aussi important pour l’avenir énergétique, donc économique du pays : l’efficacité énergétique.

Pour ce faire, le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables organise, les 5 et 6 avril 2018 –«dans le cadre des initiatives gouvernementales pour la croissance et l’emploi»- une conférence sur «l’accélération de la mise en œuvre des programmes d’efficacité énergétique en Tunisie».

Pour M. Kaddour et son équipe, il ne fait pas de doute que la politique de promotion de l’efficacité énergétique, lancée depuis plus de trois décennies, a donné de bons résultats.

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Une note conceptuelle du ministère met en exergue le fait que cette politique «a contribué fortement au découplage de la consommation d’énergie de la croissance économique enregistré à partir de 2001, «a également permis de réduire de manière significative la demande énergétique (…), de créer un tissu industriel et de service dans le domaine de l’efficacité énergétique» et valu, de fait, «à la Tunisie une reconnaissance internationale à travers, notamment, son classement, par la Banque mondiale paru en 2017 et relatif à l’année 2016, parmi les 20 premières nations sur 111 pays dans le domaine de l’efficacité énergétique».

Les entraves à l’efficacité énergétique

Mais en raison de la dépendance extérieure croissante et de l’augmentation de la facture énergétique, le système énergétique du pays va être confronté à de nouveaux défis, qui lui imposent de renforcer cette politique.

Certes, comme le rappelle la note conceptuelle du ministère, l’accélération souhaitée dans ce domaine a déjà commencé avec l’adoption en 2016 d’une stratégie de transition énergétique prévoyant la mise en place des conditions «d’une mutation progressive et équilibrée du modèle énergétique actuel, fondée sur le développement d’un bouquet d’énergies diversifiées et la meilleure exploitation des gisements d’efficacité énergétique disponibles». Avec comme objectif la réduction de la demande énergétique de 30%, l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique dans la même proportion, et –conformément à l’Accord de Paris sur le climat, ratifié par la Tunisie- une baisse de l’intensité carbone de l’économie tunisienne, de 41% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010.

Toutefois, souligne la note, le rythme d’avancement des programmes enregistrés jusqu’à maintenant risque de ne pas permettre l’atteinte de ces objectifs fixés. Dans la majorité des cas, les barrières qui entravent le déploiement à grand rythme de l’efficacité énergétique sont de nature institutionnelle, technique et financière.

Création d’une task énergie

Aussi, le ministère de l’Energie veut-il aujourd’hui rattraper le temps ou … le rythme perdu. Et entend faire cela en mettant à profit la conférence des 5 et 6 avril pour étudier avec les acteurs du secteur de l’énergie «les différents acteurs économiques concernés les mesures d’accélération requises en faveur d’un changement d’échelle dans le domaine de l’efficacité énergétique». Mesures qui seront consignées dans un plan d’action qu’une task force se chargera d’élaborer après la conférence.