Le projet d’appui de l’Union européenne (UE) à la Poste tunisienne a permis l’élaboration d’un plan stratégique sur 5 ans réparti en plans d’actions favorisant l’amélioration des états financiers et économiques de l’entreprise, de manière à doubler son chiffres d’affaires. C’est ce qu’a déclaré Christian Ferraris, chef de mission Expertise France, mardi 3 avril 2018.
Ce plan, élaboré dans le cadre d’un projet d’appui mis en œuvre par l’agence de la coopération technique, “Expertise France”, qui a démarré en décembre 2015 et qui sera clôturé le 5 avril 2018, favorisera également le développement de l’épargne au service de l’économie, a-t-il avancé au cours d’un atelier de travail.
Il a précisé que la Poste tunisienne, en tant qu’entreprise publique, sera le leader d’inclusion financière et sociale par la fourniture des services de proximité à tous les citoyens ainsi que le partenaire innovant et privilège des PME.
Le projet a mobilisé 24 experts, dont 12 experts de la Poste tunisienne spécialisés en e-logistique, inclusion financière, service postal universel, comptabilité des postes, optimisations d’opérations postales… outre la réalisation de 162 missions.
Il a favorisé aussi l’élaboration d’un référentiel métier outillé, première brique d’un système de gestion des emplois et des compétences, la réalisation d’un nouvel organigramme et un schéma d’organisation orienté client et un cahier des charges technique pour la mise en place d’une plateforme e-logistique.
Une fois concrétisé, ce plan permettra la réorganisation interne de la Poste tunisienne, conformément aux exigences de la bonne gouvernance et du développement technologique et l’amélioration de l’organisation et du management de la Poste Tunisienne.
Il s’agit également du renforcement de la compétitivité de la poste tunisienne et l’amélioration de la qualité des services offerts aux citoyens et aux entreprises.
Pour sa part, le ministre chargé des Grandes réformes auprès de la présidence du gouvernement, Taoufik Rajhi, a souligné qu’une quarantaine de PDG des entreprises publiques ont été invités à cet atelier, afin de leur présenter les réalisations du projet d’appui à la Poste tunisienne qui représente une expérience avant-gardiste dans le cadre du programme de restructuration des entreprises publiques notamment, le volet relatif à la réforme de la gouvernance interne.
L’ultime objectif étant la généralisation de cette expérience aux entreprises publiques afin de développer la gouvernance interne et la productivité.
Au sujet de la privatisation de certaines entreprises publiques, le ministre a souligné que la stratégie du gouvernement dans le traitement de cette question repose sur 4 volets: la gouvernance générale, la gouvernance interne, la restructuration financière et le débat social, faisant savoir que ce débat sera lancé le 24 avril.
Il est inadmissible que des entreprises publiques en faillite ou en difficultés financières continuent à perdre de l’argent, a-t-il dit.
Afin de restructurer ces entreprises, “nous allons, dans le cadre de notre stratégie, étudier la situation cas par cas”, ajoutant que les sociétés qui offrent un service public de l’Etat sont une ligne rouge et ne seront ni vendues ni ouvertes à la participation des privés, tels que le transport, la STEG, la SONEDE, l’ONAS…
Au sujet de la RNTA, il a rappelé que cette entreprise est confrontée à des problèmes au niveau des moyens de production, d’où un résultat déficitaire de 100 millions de dinars, et que l’Etat compte la restructurer afin d’améliorer sa productivité.
A cet égard, le gouvernement ne dispose pas d’un programme de cession des entreprises publiques, a-t-il dit, soulignant que ces sociétés ne sont pas attractives pour les investisseurs, citant l’exemple de la société El Fouladh (Société Tunisienne de sidérurgie) dont le dossier de privatisation date de 2008, mais n’a suscité l’intérêt que d’un seul investisseur selon ses dires.