Connu pour ses sites archéologiques datant de l’histoire antique de la Tunisie -qui jadis faisait partie d’un vaste territoire appelé “Ifriqiya”-, le district du sud-est tunisien jouit d’un riche patrimoine culturel réparti sur une superficie de 55 mille mètres carrés couvrant trois gouvernorats, à savoir Médenine, Gabès et Tataouine.
Ce volet culturel et historique et les principaux défis qu’il représente ont constitué l’une des thématiques abordées, le 4 courant, à Médenine, dans le cadre d’un forum international intitulé “Sud-Est, quels changements et avenir?”, organisé par l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beït Al-Hikma, en partenariat avec l’Institut des régions arides (IRA) de Médenine.
Après un premier forum dans le district du Cap-Bon, ce deuxième rendez-vous constitue le second événement de son genre organisé par l’institution de Beït Al-Hikma, en dehors de son siège basé à Carthage. Il s’inscrit essentiellement dans le cadre des ses programmes et activités pour l’étude des changements économiques, sociaux et culturels régionaux et leur impact sur le futur de cette zone du sud tunisien.
Ouverture sur le monde méditerranéen…
Universitaires, experts et responsables institutionnels présents ont notamment fait le point sur les aspects naturels et démographiques de cette zone du sud-est, compte tenu de ses spécificités ainsi que des dangers qui guettent son environnement direct et les moyens de les surmonter.
Les questions stratégiques qui concernent le développement du district à travers notamment l’ouverture de cette zone sur son environnement méditerranéen et les moyens mis à sa disposition -ayant abouti à un léger changement qualitatif dans le vécu de la région et de ses habitants-, ont également constitué un axe majeur abordé par les différents intervenants.
Une base de données pour une meilleure gestion
Il s’agit de parvenir à redessiner les contours d’une stratégie claire, d’une région qui peine à sortir de cette situation d’exclusion, à travers la mise en place d’une base de données qui habilite les décideurs à adopter une meilleure gestion dans le futur.
Ceci devrait permettre de sortir les études faites dans le cadre académique pour arriver à mettre en application les connaissances scientifiques, à même de réaliser le développement escompté pour cette zone du sud-est.
Dans ce district formé de trois gouvernorats, chacun d’entre eux se démarque par ses spécificités, notamment au niveau des indices de l’évolution démographique, sociale et économique et la persistance de la tradition d’une migration interne et extérieure. Un cadre démographique, en constante croissance qui, d’après les constats, n’a pourtant pas eu sa juste part dans les plans de développement publics.
Un nouveau modèle de développement
En définitive, les participants ont estimé urgent de remédier à la question du développement régional, selon eux, à travers la mise en place d’un projet national complet qui prend en considération les grands choix stratégiques d’un modèle de développement valorisant les moyens disponibles et dynamisant le rôle des différents intervenants.
Tel était l’avis de Mongi Sghaier, chercheur de l’Institut des régions arides (RDA) qui a parlé d’un district du sud-est classé parmi les plus touchés par les changements climatiques, avec des défis majeurs qui exigent un plan de sauvetage axé sur la recherche.
Des mesures qui aideraient à faire face à la menace climatique dont les estimations prévoient un pic à l’horizon 2050. Le plan stratégique souhaité prendra en considération une meilleure adaptation avec les changements climatiques susceptibles d’affecter toute la zone du sud-est et pouvant ainsi mener à une grande mobilité démographique vers des zones plus sûres.