Le déficit énergétique ne cesse de s’aggraver avec la hausse continue du prix du baril de pétrole, pour atteindre aujourd’hui 68 dollars, alors qu’il a été fixé à 54 dollars dans le budget de l’Etat pour l’exercice 2018, ce qui aurait des répercussions négatives sur nos équilibres financiers. C’est ce qu’a indiqué Khaled Kaddour, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, jeudi 5 avril, lors d’une conférence de presse, organisée en marge de la conférence “Accélération de la mise en oeuvre des programmes d’efficacité énergétique”.
Kaddour a estimé que cette différence au niveau du prix de pétrole (13 dollars) coûtera environ 121 millions de dinars (MDT) au budget de l’Etat, juste pour le premier trimestre 2018.
“C’est dans ce cadre que nous devons, impérativement, ancrer les principes de la maîtrise de l’énergie et nous orienter davantage vers les projets d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, afin de parvenir à maîtriser notre consommation d’énergie, et ce dans le cadre d’une vision claire”, a-t-il noté.
D’après le ministre, la Tunisie oeuvrera, d’ici 2020, à mettre en place l’ensemble des projets énergétiques annoncés par le chef du gouvernement, lesquels permettront de réduire le recours aux énergies conventionnelles et d’édifier un nouveau modèle économique durable.
A rappeler que Youssef Chahed a annoncé, auparavant, le lancement, dans les prochaines semaines, de dix projets d’énergies renouvelables représentant un volume d’investissement de 200 millions de dinars (MDT), ainsi que d’autres projets destinés aux régions intérieures, qui seront lancés dans le cadre d’appels d’offres, d’une capacité de 800 Mégawatts (Mw) et mobilisant un investissement de 2 milliards de dinars.
Pour ce qui est de la compensation énergétique pour l’année 2018, Kaddour a estimé qu’elle dépassera de loin les prévisions du gouvernement fixées à 1,5 milliard de dinars (budget de l’Etat) pour atteindre les 2,5 milliards de dinars, au vu de la hausse continue du prix du baril de pétrole, ce qui a imposé au gouvernement de réviser, la semaine dernière, les prix des carburants à la hausse.
Sur un autre registre, le ministre a rassuré sur la reprise de la production de phosphate à un rythme ordinaire et que le gouvernement veille à honorer tous ses engagements envers les habitants dans les régions du bassin minier et de Tataouine pour apaiser les tensions sociales.
Il est à noter, a-t-il précisé, que nos ressources énergétiques n’ont permis de couvrir que près de 50% de la demande intérieure en énergie primaire, estimée à environ 9.551 mille tonnes équivalent pétrole (Tep), alors que les ressources nationales n’ont pas dépassé les 4.840 mille Tep, ce qui représente un déficit de l’ordre de 4.711 mille Tep.
La consommation finale de l’énergie s’est élevée à 6.775 mille Tep, à fin 2016, répartie essentiellement entre les secteurs du transport (35%), de l’industrie (32%), du logement (17%), des services (9%) et de l’agriculture (7%).