Un projet de réalisation d’un réseau de chaleur et de froid (Heating and cooling network) dans la zone du Lac de Tunis sera réalisé au cours de cette année, moyennant un investissement de l’ordre de 40 millions de dinars. Il permettra de réduire de 50% la consommation d’énergie destinée aux opérations de refroidissement et de chauffage.
C’est Fethi Hanchi, directeur de l’Utilisation rationnelle de l’energie à l’ANME, qui l’a annoncé lors de la Conférence nationale sur l’accélération de la mise en œuvre des programmes d’efficacité énergétique (du 5 au 6 avril 2018).
Hanchi a précisé que ce projet sera réalisé par la Société de promotion du Lac de Tunis (SPLT), laquelle a contribué avec l’ANME à la réalisation de l’étude relative à ce projet (350 mille dinars), et ce avec le concours d’un financement français à hauteur de 500 mille euros.
Le système, destiné essentiellement aux établissements énergivores (gros consommateurs d’énergie), tels que les cliniques, les supermarchés, les immeubles de bureaux et les hôtels, consiste en une seule unité centrale de production de l’énergie (soit à partir du gaz ou des énergies renouvelables) et un réseau de distribution de l’énergie qui remplaceront les centrales de la STEG, et les réseaux de distribution et les systèmes de production de froid décentralisés chez les particuliers.
“Les avantages de ce projets sont multiples, tant pour le gouvernement que pour les usagers finaux. Il permettra de réduire l’investissement public, en termes de consommation de l’énergie primaire et d’investissement dans les centrales thermiques classiques assurés par les opérateurs publics de production d’électricité, et de baisser les risques sanitaires, notamment les maladies engendrées par la production décentralisée du froid (climatiseur), et de diminuer les émissions du gaz à effet de serre (GES)”.
“Le coût de ce système évalué sur la zone du Lac de Tunis qui dessert 30 bâtiments de taille assez important est d’environ 40 millions de dinars”, a précisé Lamis Jounaidi, directrice au pôle économie des infrastructures, financement, PPP à la société Tractebel (société qui a élaboré l’étude de projet), spécialisée dans l’ingénierie, l’énergie, l’industrie et les infrastructures.
Le rapport coût-rendement du système est très intéressant économiquement, car ce système permet de baisser la facture énergétique des immeubles de bureau, cliniques et supermarchés, tout en profitant du confort et de la disponibilité de système.
Toutefois, la facture reste la même pour les hôteliers, a-t-elle regretté, appelant à cet égard à penser à un système spécifique aux hôteliers pour les inciter à cet investissement.
Selon l’étude réalisée sur ce projet, des grands potentiels existent pour la mise en place de ce système au niveau de certaines villes tunisiennes et zones industrielles, en particulier, les zones touristiques, la colline sanitaire de Bab Saadoun (8 établissements de santé ainsi que des ministères) et la zone de lac de Tunis.
Concernant la question réglementaire, Hamdi Harrouche, directeur de l’ANME, a précisé que la mise en œuvre du réseau de froid urbain ou de la chaleur, ne constitue pas un problème réglementaire compliqué, mais un problème d’ordre procédural, faisant savoir que l’ANME est en train de préparer une étude qui proposera de nouvelles procédures d’implantation de ce genre de projet
Les opérations de refroidissement et de chauffage représentent 50% de la consommation d’énergie dans le secteur. La densité énergétique en Tunisie est à un niveau acceptable par rapport aux normes internationales, mais elle représente le double de celle des pays de l’OCDE.
L’objectif, d’ici 2030, est de baisser cette densité de moitié pour arriver aux niveaux enregistrés par les pays l’OCDE.