Le troisième long-métrage de Mehdi Ben Attia “L’amour des hommes” sortira dans les salles tunisiennes à partir du 11 avril 2018, a fait savoir le producteur du film Habib Attia, lors de l’avant-première du film tenue samedi soir au cinéma CinéMadart Carthage.
Le film d’1h45 raconte l’histoire d’Amel, jeune photographe (Hafsia Herzi) qui vient de perdre brutalement son mari dans un accident de voiture. Encouragée par son beau-père (Raouf Ben Amor) et pour reprendre le goût à la vie, elle entame le projet de faire une série de portraits d’hommes nus qu’elle rencontre dans la rue de la capitale tunisienne.
Après le ” fil ” réalisé en 2010 et ” je ne suis pas mort ” réalisé en 2013, ” L’amour des hommes ” est le premier long métrage de Mehdi Ben Attia qui sort dans les salles tunisiennes. Dans cette fiction, le réalisateur a choisi d’aborder d’une manière originale les relations complexes entre les hommes et les femmes dans la Tunisie actuelle en transgressant les stéréotypes traditionnels. L’homme dans ce film devient l’objet du désir du photographe et exécute les envies et les fantasmes d’Amel lors des séances photos.
En choisissant de regarder les hommes comme les hommes regardent les femmes, Amel entame son parcours initiatique identitaire vers la quête d’un bonheur et d’une liberté insaisissable. Aller au-delà des tabous et inverser les clichés traditionnels, le travail photographique du personnage principal devient une quête intérieure pour retrouver un “Moi” libre et délivré de toutes contraintes. Revendiquer l’amour pour les hommes à travers la photo devient ainsi pour Mehdi Ben Attia une manière de mettre en scène la complexité des relations hommes et femmes d’une manière nuancée loin d’une perception moralisante. Inverser les rôles et déjouer les clichés cinématographiques traditionnels autour des relations hommes-femmes, l’amour des hommes est un film où le réalisateur cherche à poser des interrogations sans chercher à donner des réponses. Le film interpelle et questionne les rapports entre les générations, les relations entre les femmes et les hommes, et les rapports entre les classes sociales dans la Tunisie d’aujourd’hui.
Abordant le choix de la capitale comme lieu principal de l’action, le réalisateur Mehdi Ben Attia a indiqué à l’agence Tap que la capitale tunisienne a une beauté que les quartiers chics n’ont pas car, selon lui, la capitale est un lieu de brassage de cultures, un lieu où les classes sociales peuvent se rencontrer.
Ben Attia a tenu à filmer la nature extrêmement vivante et non unifié de Tunis. En filmant la capitale à travers ses immeubles et sa population en particulier masculine, Tunis devient un personnage à part entière accompagnant Amel dans son désir de vivre et d’indépendance.