La situation géographique de la Tunisie au cœur de la Méditerranée lui permettra de jouer un rôle important dans la construction et la mise en place des nouvelles “Routes de la Soie du XXIème siècle”, un projet chinois qui aspire à relier, par des voies routières, ferroviaires, technologiques, maritimes, de gazoducs, d’oléoducs et de ports, l’Asie, l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, tout en s’étendant à l’Océanie et à l’Amérique Latine. C’est ce qu’a estimé, mardi 10 avril, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Sabri Bachtobji.
D’après lui, les discussions sur l’adhésion de la Tunisie à ce projet sont à un stade assez avancé. “L’adhésion de la Tunisie à ce projet lui permettra d’en tirer des bénéfices sur tous les plans: politique, économique culturel et social. Elle lui permettra également de promouvoir sa coopération avec la Chine et de renforcer l’investissement chinois en Tunisie afin de créer, entre autres, des opportunités de travail pour les jeunes tunisiens”, a-t-il tenu à préciser.
Bachtobji s’exprimait en marge du premier séminaire international en Tunisie sur : “Le projet des nouvelles routes de la Soie: le retour de la Chine en Méditerranée” qui se tient les 10 et 11 avril 2018 à Tunis, à l’initiative du Programme régional sud Méditerranée de la Konrad-Adenauer-Stiftung, en collaboration avec le cabinet de conseil “Global Prospect Intelligence”.
Selon Bachtobji, les relations bilatérales tuniso-chinoises datent de 1964. “Ces relations ont connu un développement remarquable dans les domaines politique, culturel, économique et social à travers notamment la construction de grands projets comme le complexe sportif d’El Menzah V et le Centre Hospitalier Universitaire de Sfax”, a-t-il rappelé, soulignant que les deux parties œuvrent pour redresser la valeur des échanges commerciaux surtout après la décision de la Banque centrale d’introduire le Yuan chinois dans ses réserves en devise.
Selon Mehdi Tej, fondateur de “Global Prospect Intelligence” et expert dans l’analyse des risques géopolitiques, l’adhésion de la Tunisie à ce projet aura un impact sur les niveaux géopolitiques et géoéconomiques. “Ce projet changera les politiques internationales et régionales sur les plans et les équilibres géopolitiques et géoéconomiques”, a-t-il affirmé.
“La chine entame, à travers ce projet, une projection de puissance économique mais surtout stratégique et géopolitique avec, pour objectif, d’être en 2049 le premier pouvoir économique et militaire dans le monde”, a-t-il expliqué.
Selon Tej, il s’agit d’une grande stratégie qui a pour but de redonner à la Chine sa centralité géopolitique et géoéconomique à travers des investissements dans les infrastructures maritimes, aériennes et terrestres.
Ce projet d’infrastructures, évalué à 1000 milliards de dollars, implique près de 65 pays regroupant 4,5 milliards d’habitants (70 pc de la population mondiale) et représentant environ 55 % du PIB mondial et 75 % des réserves énergétiques de la planète, avait indiqué préalablement la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung dans un communiqué.