“La liste de 300 autorisations (autorisations d’exercice et autorisations administratives) liées à l’investissement actuellement en vigueur sera réduite de moitié dans un premier temps, afin de libérer le potentiel économique et de booster l’investissement”. C’est ce qu’a promis, mercredi 12 avril 2018, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laadhari.
Présidant une conférence sur “l’amélioration du climat des affaires – Doing Business in Tunisia”, organisée par le club HEC Finance Academy, il a encore souligné que'”une liste négative des activités économiques soumises à autorisation sera établie et englobera essentiellement les industries dangereuses, les ressources naturelles rares, les activités liées à la santé, les activités liées à l’éducation ainsi que certaines activités commerciales bénéficiant des subventions. Le décret qui régira cette liste sera prochainement publié”.
Ladhari a rappelé qu’un plan d’action de 50 mesures impliquant tous les départements ministériels a été mis en place et vise à améliorer le classement de la Tunisie dans les rapports internationaux et à retrouver le top 50 dans le classement “Doing Business”.
Selon lui, “ce plan s’articule essentiellement, autour de l’allègement des procédures et le raccourcissement des délais liés à la création d’entreprise, l’obtention de permis de construction, l’enregistrement de la propriété, le commerce frontalier, la régularisation des cas de faillite…”.
Il estime également qu’on pourrait avoir des critiques à faire envers le classement Doing Business, mais il faut, tout de même, garder à l’esprit qu’il s’agit de l’outil le plus sollicité par les investisseurs internationaux pour le choix de la destination à retenir pour leurs investissements”.
De son côté, Nabil Abdellatif, président d’honneur de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie, a relativisé l’objectivité de certains classement internationaux, mais il a, cependant, soulevé la crise de confiance que traverse actuellement la sphère économique nationale, appelant les décideurs à prendre les décisions à même de favoriser le retour à la confiance.
Abdellatif a, en outre, appelé à créer une agence nationale dédiée à la communication, au réseautage et au lobbying en faveur du pays et de l’économie nationale.
Quant à Abdellatif Titouhi, représentant de l’Ordre national des avocats de Tunisie, il a évoqué le recul de 46 points de la Tunisie dans le classement Doing Business, durant les 7 dernières années, soulignant l’effet que ce recul pourrait avoir sur le niveau des IDE.
Il a, cependant, rappelé les critiques virulentes auxquelles font face la Banque mondiale et le Doing Business, “dont les rapports peuvent être entachés de subjectivité, voire de manipulation, de l’avis de l’économiste en chef de la Banque mondiale, Paul Romer, ayant démissionné de son poste, en janvier dernier, après avoir déclaré que le classement du Chili dans un rapport Doing Business pourrait avoir été délibérément faussé, mais également de l’avis de l’économiste Joseph E. Stiglitz, dont les critiques envers la Banque mondiale ont été des plus virulentes”.