Le nouveau siège de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), sis aux Berges du Lac à Tunis, a été inauguré mercredi 11 courant.
Présent à la cérémonie d’inauguration, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a indiqué que la lutte contre la corruption ne relève pas uniquement de la responsabilité du gouvernement et de l’Instance mais commande la conjugaison des efforts du pouvoir judiciaire, de la société civile, des médias et des citoyens pour vaincre ce fléau. Car, a-t-il ajouté, on ne peut pas venir à bout de la corruption après une période d’une année et demie malgré l’émergence d’une nouvelle culture dans ce sens.
Contrairement à la guerre contre le terrorisme, l’ennemi dans le combat déclaré contre la corruption est occulte, a expliqué le chef du gouvernement. La guerre contre la corruption sera de longue haleine, a-t-il déclaré, énumérant au passant les efforts du gouvernement visant à développer la législation dans ce domaine.
Evoquant le projet lancé par le gouvernement pour la numérisation de l’administration, l’allègement des procédures administratives et la réduction du nombre d’autorisations, Chahed a expliqué que le but est de simplifier les relations entre l’administration et les citoyens et de circonscrire la corruption. Il a, à cet égard, mis l’accent sur le rôle de l’INLUCC dans la diffusion de la culture de lutte contre la corruption malgré la régression du nombre des dénonciateurs de la corruption.
Pour sa part, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib, a estimé que la guerre contre la corruption ne peut pas réussir avec les moyens dont disposent actuellement son instance, les mécanismes de contrôle, la Cour des comptes et le pouvoir judiciaire. C’est pourquoi il a appelé le gouvernement à investir davantage dans cette lutte et à procurer les moyens nécessaires à sa réussite.
La propagation du fléau de la corruption dans les rouages de l’Etat et les comportements au quotidien ont pris des années. Vaincre ce fléau exige un peu plus de temps, solidarité et audace, a soutenu Chawki Tabib.
Un rapport sur les indicateurs de la corruption réalisé par une société de sondage a été présenté à cette occasion. Ce sondage porte sur un échantillon de 605 personnes de plus de 18 ans. Il en ressort que les cas de pots-de-vin sont passés de 27% en avril dernier à 21% en avril 2018. Les cas de dénonciation des pots-de-vin ont évolué à 13% contre 9% l’année passée.
Ont notamment pris part à la cérémonie d’inauguration du nouveau siège de l’INLUCC, des membres du gouvernement, des politiques, des représentants d’organisations nationales et de partis, des députés et des présidents de plusieurs établissements étatiques, mais aussi des diplomates et autres représentants des bailleurs de fonds.