Dans sa dernière évaluation du risque pays (1er trimestre 2018), la COFACE a dégradé le risque Tunisie de B (assez élevé) à C (élevé) sur une échelle de 8 niveaux (de A1: Risque très faible) à E (Risque extrême).
La COFACE souligne que “la hausse des matières premières pénalisent les pays importateurs comme la Tunisie dont l’évaluation est dégradée à C. Elle note, également, une situation macroéconomique difficile, avec une inflation qui atteint 7% et impactera la consommation des ménages. La situation des finances publiques et la position extérieure du pays sont préoccupantes”.
Sur le plan mondial, la croissance particulièrement soutenue (prévision de 3,2% en 2018 par Coface) semble avoir atteint son pic et commence à montrer quelques signes de faiblesse dans les pays avancés. L’évolution des défaillances d’entreprises le confirme.
2017 a vu une chute sans précédent de leur nombre et 2018 devrait connaître un essoufflement du mouvement baissier : de -7% en zone euro et -5% aux Etats-Unis. Le Portugal, qui bénéficie d’une croissance extrêmement dynamique, voit son évaluation pays améliorée en A2.
Habituellement, le cycle de l’économie américaine est en avance sur ceux de la zone euro et des pays émergents. Si la confiance des entreprises et le taux d’utilisation des capacités de production aux Etats-Unis laissent présager une durée record du cycle actuel, la chute des profits des entreprises (-10,3% sur un an à fin 2017) et le risque de surchauffe du marché du travail sont annonciateurs d’un changement de phase.
En zone euro, après plusieurs records en 2017, les indices de confiance des entreprises montrent désormais clairement que le pic de croissance économique est dépassé. Ce tournant coïncide avec des contraintes d’offre fortes et un niveau de risque politique toujours élevé.
La fièvre protectionniste qui traverse la planète depuis l’élection de Donald Trump et le spectre d’une guerre commerciale mondiale peuvent en partie expliquer cette dégradation de la confiance. Coface s’attend à ce que le président Trump continue d’annoncer des mesures protectionnistes à l’approche des élections de mi-mandat en novembre 2018, ce qui pourrait affecter les performances des entreprises.
À court terme, la récente mesure imposant des droits de douane sur une sélection de produits chinois n’aura pas d’impact significatif sur l’économie réelle ni sur la bonne dynamique du commerce mondial (prévision de +3,7% par Coface en 2018).
A plus long terme, une guerre commerciale ouverte entre la Chine et les Etats-Unis pourrait s’intensifier sur certains secteurs comme les TIC.
Un risque d’entreprises globalement plus faible
Dans ce contexte de demande mondiale accrue, la hausse des cours des hydrocarbures conduit Coface à améliorer d’un cran l’évaluation pays du Nigéria, 8e exportateur mondial de pétrole, à C ainsi que les évaluations sectorielles de l’énergie au Brésil («risque moyen»), en Argentine («risque moyen») et au Chili («risque faible»).
La révision à la hausse de l’évaluation de l’Afrique du Sud à B en tient compte aussi, en plus de l’accélération de la reprise économique, qui a dynamisé la production dans les secteurs de la chimie (désormais en «risque moyen») et du papier («risque moyen») ainsi que les ventes dans la distribution («risque moyen»).
A l’inverse, des matières premières plus chères pénalisent les pays importateurs comme la Tunisie dont l’évaluation est dégradée à C.
Malgré les sanctions occidentales, la reprise se confirme en Russie, avec la consommation des ménages comme principal moteur et, dans une moindre mesure, le retour de l’investissement des entreprises, et se traduit par l’amélioration des évaluations de trois secteurs : la chimie (désormais en «risque faible»), le papier («risque moyen») et la construction («risque élevé»).
(Source: COFACE)
Dans l’évaluation du 1er trimestre 2018, la COFACE a procédé au Reclassement de 3 pays: L’Afrique du Sud (de C à B), le Nigeria de D à C et le Portugal de A3 à A2.
Trois pays ont vu leurs risques pays dégradés : Le Costa Rica passe de A4 à B, la Suède de A1 à A2 et la Tunisie de B à C.