Depuis la révolution, la Tunisie s’est inscrite dans une dynamique de diversification de ses partenaires commerciaux pour dépendre de moins en moins des pays européens historiques. C’est ce qu’indique une note de l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), publiée sur son site web, s’interrogeant au passage si ceci serait la raison pour laquelle l’Union européenne est si pressée de signer l’ALECA.
L’Observatoire a fait savoir que la France, l’Italie et l’Allemagne, trois plus importants partenaires économiques historiques de la Tunisie, ont vu le volume de leurs échanges commerciaux avec notre pays régresser, depuis la révolution, au moment où les échanges ont été consolidés avec l’Algérie, la Chine et la Turquie.
Selon les chiffres du FMI exprimés en dollars, les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Italie ont chuté de 28%, entre 2010 et 2016, tandis que ceux avec la France ont baissé de 17% sur la même période. Seule l’Allemagne a réussi à maintenir ses échanges avec la Tunisie, avec une légère baisse de 5%.
Idem pour l’Espagne et les Etats-Unis, habituellement dans le top 5 des partenaires commerciaux de la Tunisie, qui ont également chuté de 22% et 27% respectivement, selon l’OTE.
Pour l’observatoire, il ne fait pas de doute, “la dynamique avec les partenaires occidentaux de la Tunisie est sur une pente descendante depuis cette date”.
En revanche, “les relations économiques avec l’Algérie, la Chine et la Turquie s’inscrivent dans une dynamique ascendante”, puisque les importations de la Chine et de la Turquie ont évolué respectivement de 35% et 36%, sur cette période correspondant à une baisse quasiment équivalente des importations de la France et de l’Italie (respectivement -28% et -27%).
L’OTE note, aussi, que la Tunisie a augmenté ses exportations vers l’Algérie, entre 2010 et 2016, de 40%.
De leur côté, les chutes exceptionnelles des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni et la Libye sont le fait principalement d’événements sécuritaires avec les attentats de Sousse et la guerre civile en Libye. Elles apparaissent ainsi moins structurelles que les autres tendances.