Une belle brochette d’enseignantes de droit, très actives dans le milieu universitaire et, pour certaines d’entre elles, dans le monde associatif, ont importé en Tunisie ce concept venu tout droit des Etats-Unis.
Une Clinique juridique pour l’innovation pédagogique (CJIP), la première du genre en Tunisie a été inaugurée samedi 27 janvier 2018 au sein de la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis (FDSPT).
Cette structure a pour objet «d’aider l’étudiant en droit à acquérir les compétences nécessaires à la résolution de problématiques juridiques pratiques, à utiliser leurs connaissances théoriques dans des activités scientifiques pratiques et renforcer leurs capacités à diriger des travaux de recherche, à rédiger des argumentaires et des mémoires, le tout dans le respect des lois et règlements en vigueur».
«Outil pédagogique innovant dans l’enseignement du droit, cette Clinique aura pour mission de mettre les étudiants en situation professionnelle, ce qui leur permettra d’acquérir une expérience pratique par l’analyse et la résolution de problèmes juridiques concrets», complète le site de la FDSPT.
L’initiative de la CJIP revient à un groupe d’enseignantes universitaires menées par Rachida Jelassi qui en est la présidente. Le bureau exécutif est également composé d’Amel Aouij (vice-présidente), Fadoua Kahouaji (secrétaire générale) et Rebha Ghandri (trésorière).
Le concept de clinique est importé des Etats-Unis. La clinique y assume, dans les facultés, une double fonction. La première est pédagogique. Dans ce cadre, elle dispense aux étudiants une formation –par le travail sur des cas réels- en matière de pratique du droit au service des populations défavorisées.
La seconde est sociale, c’est-à-dire au profit des étudiants, en plus des populations défavorisées.
Quid des initiatrices de la CJIP ?
Rachida Jelassi épouse Belkhiria est maître de conférences à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis à l’Université de Tunis El Manar, et agrégée en droit privé et sciences criminelles. Membre -puis vice-présidente du Conseil économique et social-, présidente de l’Alliance des femmes des carrières juridiques, vice-présidente de la Fédération internationale des femmes des carrières juridiques, du Réseau francophone des femmes juristes et membre actif à la rédaction du protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’Homme relatif aux droits de la femme, etc., tout cela avant 2011, elle est depuis 2016 membre élu du Conseil supérieur de la magistrature.
Amel Aouij est professeure agrégée de droit public et en sciences politiques, enseignante-chercheuse à l’Université de Tunis El Manar depuis 1983, professeure invitée d’universités étrangères et experte auprès du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), membre depuis 2002 du Comité national d’éthique médicale, membre du Réseau universitaire international de bioéthique (www.rui-bioethique.univ-rennes1.fr) et membre fondateur-présidente de l’Association tunisienne de droit de la santé (www.atds.org.tn).
Fadoua Kahouaji est assistante à la Faculté de droit de Tunis.
Rebha Ghandri enseigne elle aussi à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis – Université de Tunis El Manar et membre coordinateur du Laboratoire de droit civil.