Le retour, mercredi 25 avril des élèves sur les bancs de l’école ne règle pas pour autant la crise de l’enseignement secondaire, estiment les analystes. Le syndicat de l’enseignement secondaire et le gouvernement espèrent néanmoins parvenir à un accord définitif qui mettrait fin au spectre de “l’année blanche” pour les élèves.
La réunion entre le gouvernement et le bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail, qui devait avoir lieu mardi, a été reportée à une date ultérieure. Elle était destinée à trouver une issue à cette crise.
Cependant, mercredi le bureau exécutif de la centrale et les sections régionales de la fédération de l’enseignement secondaire, se sont retrouvés pour en débattre.
A rappeler que lundi 23 courant, la Commission administrative nationale avait appelé à la reprise des cours dès le lendemain et à la remise des notes à l’administration.
Le secrétaire général de la centrale syndicale, Nourredine Taboubi, avait déclaré que par cet appel “l’UGTT (voulait) réaffirmer au peuple tunisien qu’elle est à la hauteur de ses aspirations et qu’elle est en mesure de faire des concessions”.
Dans la foulée, la Fédération de l’enseignement du secondaire a publié un communiqué signé de son secrétaire général, Lassaad Yacoubi, dans lequel il appelait l’ensemble des enseignants à ne pas remettre les notes et à poursuivre la suspension des cours.
Il a fallu attendre la réunion de mardi pour que le syndicat décide la reprise des cours et la mise en place de sessions de rattrapage pendant les prochaines vacances scolaires.
Pour ce qui est des notes, elles ne seront remises qu’une fois un accord sera conclu.
Le différend entre le syndicat et le bureau exécutif a poussé les parents d’élèves à se mobiliser devant l’ARP pour exiger la reprise des cours.
“Nous ne sommes pas contre les revendications des enseignants mais il existe d’autres moyens pour faire valoir leurs droits. Cette décision de suspendre les cours met en péril l’avenir de nos enfants”, soulignent un groupe de parents protestataires.
Ils ont également contesté la décision de programmer des cours de rattrapage pendant les vacances, considérant que “cela ne ferait que perturber davantage l’élève”.
A l’heure où l’organisation syndicale tente de revenir à la table des négociations, la réaction du gouvernement se fait encore attendre.
Selon l’UGTT, le conflit qui l’oppose au gouvernement dépasse amplement la crise de l’enseignement secondaire. Il s’agit d’une crise qui englobe tous les aspects (politique, social et économique) du pays.
La centrale syndicale accuse le gouvernement de “pratiquer une politique de fuite en avant et d’autoritarisme”. Elle l’accuse également de diaboliser les enseignants et leur syndicat, ainsi que de monter les Tunisiens contre le corps enseignant et leur organisation.