Des associations tunisiennes viennent de présenter, à Tunis, différents projets en faveur du renforcement des droits des femmes, considérées comme des vecteurs essentiels de paix et de sécurité en Tunisie.
Ces propositions s’inscrivent dans le cadre du “projet SELIMA” lancé en 2016 par l’Association Tunisienne de Gestion et de Stabilité Sociale (TAMSS), avec l’appui du programme des Nations Unies (ONU Femmes) et du Gouvernement de la République de Finlande.
Sept associations ont été retenues, formées et accompagnées, a expliqué Habib Kachouri, coordinateur du projet SELIMA. Il s’agit de l’association tunisienne de soutien à la famille “Yessrine”, INNOPeace (innovateurs pour la paix), AfrimaLife BPW Tunisia, Union des Tunisiens Indépendants pour la Liberté, El Mourouj, Irtikaa (Développement), et la ligue tunisienne des droits politiques de la Femme.
Parmi les projets exposés figure celui baptisé “Forte”, initié par INNO Peace, dont les membres sont âgés de 18 à 25 ans. “Forte” fait allusion à la femme tunisienne, que nous voulons (…) plus forte face à l’ignorance, à l’extrémisme, au terrorisme et à la pensée rétrograde”, a avancé le jeune Mohammed Mahmoud, étudiant en médecine et président de l’association INNO Peace.
Une autre proposition de projet s’est orientée vers “celles les plus marginalisées et les plus oubliées”, les femmes rurales, selon Nahla Jallalia, présidente de l’association AfrimaLife BPW Tunisia.
Une trentaine de femmes agricultrices issues des zones rurales les plus reculées du gouvernorat de Nabeul, bénéficiera d’un accompagnement et d’une assistance pour la commercialisation de leurs produits agricoles”, s’est-elle engagée. “Nos ambitions sont de créer des sources de revenus pour des femmes nécessiteuses et de tendre la main à une catégorie sociale jetée aux oubliettes”, a-t-elle soulignée.
SELIMA a pour objectif de promouvoir la participation de la Femme à l’édification et au maintien de la paix et de la sécurité en Tunisie, conformément aux recommandations des associations et aux orientations stratégiques du Conseil de sécurité de l’ONU.
Dans sa résolution 1325, adoptée en 2000, le Conseil de sécurité a reconnu non seulement l’impact particulier des conflits sur les femmes, mais aussi le besoin de considérer celles-ci comme parties prenantes à la prévention et à la résolution des conflits.
La Tunisie a voté en faveur de la Résolution qui fut l’un des premiers documents officiels à reconnaître le rôle des femmes en tant qu’agents de changement pour l’établissement et le maintien de la paix.
En outre, cette résolution préconise de mieux protéger les femmes et les filles contre les violations de leurs droits fondamentaux et de leur donner accès à la justice et aux services de lutte contre la discrimination.
Un plan d’action national sera élaboré avant la fin 2018 et soumis à un conseil ministériel pour la mise en œuvre de la résolution 1325, a annoncé Héla Skhiri, chargée du programme national ONU femmes Tunisie.
Plus de 60 pays dont la France, la Suède et l’Irak ont établi, en 17 ans, un plan d’Action National sur les Femmes, la Paix et la Sécurité qui permettra aux gouvernements de développer les priorités pour la mise en œuvre de cette résolution.