Le secteur maritime tunisien souffre de problèmes de la gestion des ports de commerce et de l’absence de ports en eaux profondes, estime Ezzedine Kacem, vice-président de la Fédération internationale des experts maritimes (FIEM).
Intervenant à une conférence sur “les ports en Tunisie: entre besoins et résultats”, jeudi 26 avril à Tunis, il a souligné que la Tunisie doit revoir tout le système au niveau des dockers, de l’exploitation des ports et surtout du renouvellement de la flotte commerciale pour le transport des marchandises, étant donné que la Tunisie ne dispose plus de flotte commerciale.
“L’exploitation des ports doit être privatisée, à l’instar de pays avancés, comme la Grande-Bretagne, l’Etat doit assurer seulement le contrôle. Malheureusement, les ports tunisiens sont devenus des ports de stockage et non des ports d’acheminement. Certains conteneurs demeurent au port de Radès pendant plus de trois mois, ce qui n’est pas normal et engendre des pertes énormes pour l’économie nationale”, souligne Kacem.
La Tunisie doit adapter son système, qui reste très archaïque. Il est temps de réformer le secteur portuaire, en s’inspirant des expériences européennes, sachant que les exportations par voie maritime sont la colonne vertébrale de la croissance économique tunisienne, a-t-il ajouté.
Concernant les ports en eaux profondes, Kacem assure que la Tunisie n’en dispose d’aucun, contrairement au Maroc qui en a déjà d’un port et est en train de mettre en place un deuxième, et à l’Algérie et l’Egypte qui ont chacune deux ports, outre les autres pays méditerranéens. En tout, il y a 13 ports d’eaux profondes dans le bassin méditerranéen.
Quant au volet formation , il est tout simplement absent en Tunisie, en ce qui concerne les spécialités de génie maritime, d’économie maritime, de droit maritime et d’architecture navale, ainsi que les écoles de navigation de plaisance, d’où l’importance de le développer pour promouvoir l’industrie maritime et créer de nouveaux postes d’emploi dans le secteur, a souligné le vice-président de la FIEM.
Pour Néji Jalloul, directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), la Tunisie a besoin de mettre en place une stratégie nationale concernant ce secteur, sur le long terme. Le pays compte une quarantaine de ports répartis sur ses 1.300 km de côtes, soit près d’un port tous les 32 km.
Quant aux ports de plaisance, ils servent essentiellement pour le l’aconage des bateaux en hiver, alors que les ports commerciaux souffrent de l’inexistence de la marine marchande et de la congestion des quais (Radès a une capacité de 7.000 conteneurs et en compte 12.000 qui doivent attendre entre 3 et 4 mois).