Onze (11) nouvelles entreprises opérant dans les secteurs de l’industrie et des services ont obtenu, vendredi 27 avril, le statut d’”Opérateur économique agréé” (OEA), accordé par la Direction générale de la douane. Ce nombre s’ajoute aux 24 entreprises ayant déjà obtenu ce statut entre 2010 et 2016.
Les accords de partenariats relatifs à l’octroi de ce statut ont été signés entre la Direction générale de la douane tunisienne et ces entreprises, lors d’une journée d’information sur le statut d’opérateur économique agréé, organisée à Tunis.
Présidant cette journée, le Directeur général de la douane tunisienne, Youssef Zouaghi, a indiqué que “le statut d’OEA équivaut à un label de qualité, accordé à toute entreprise opérant en Tunisie dans le domaine du commerce extérieur et bénéficiant de la confiance de la Direction générale de la douane tunisienne, sous réserve de remplir certaines conditions dont notamment une situation régulière vis-à-vis de l’administration fiscale et de l’administration douanière et une situation financière équilibrée”.
“Ce statut permet aux entreprises bénéficiaires, de réduire les délais des contrôles physiques des marchandises et corollairement ceux de stationnement au niveau des ports, ainsi que de renforcer la compétitivité des entreprises, d’encourager l’exportation et de réduire les coûts directs et indirects”, a-t-il précisé.
Zouaghi a également fait savoir que “des accords de reconnaissance mutuelle ont été signés avec les pays membres de l’accord d’Agadir, afin de permettre aux entreprises tunisiennes de bénéficier des facilités douanières sur leurs marchés respectifs. La Direction générale de la douane travaille également, pour la signature d’accords similaires avec les pays de l’Union européenne et les pays africains, afin de garantir aux entreprises ayant le statut d’OEA, un meilleur accès à ces marchés”.
A cette occasion, le ministre des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a souligné que “les espoirs en cette expérience lancée en 2010, ont été plus grands que les réalisations sur le terrain. L’accompagnement fait aux entreprises n’était pas à la hauteur des attentes et n’a pas favorisé une grande adhésion de la part des opérateurs économiques. 35 entreprises seulement ont obtenu le statut d’Opérateur économique agréé depuis 2010, ce nombre est très faible”.
Le ministre a, par ailleurs, souligné “qu’au lieu de baisser, les coûts des transactions douanières, portuaires et logistiques ont doublé et les retards de règlement de ces transactions se sont multipliés, menaçant à la fois la compétitivité des entreprises et l’économie nationale”.
S’agissant des accords de partenariats signés entre la Direction Générale de la Douane tunisienne et les entreprises ayant obtenu le statut d’OEA, Chalghoum a considéré que “ce genre de partenariat ne pourrait avoir le rendement souhaité, que si la confiance est établie entre l’opérateur économique et la douane et si les procédures sont facilitées”, estimant que “du travail reste à faire en matière de facilitation et de dématérialisation des procédures et de réduction des délais de règlement des transactions”.
Chalghoum a par ailleurs, indiqué que “l’une des raisons derrière les difficultés financières du pays, la pression sur le dinar et la montée de l’endettement, réside dans l’incapacité de l’économie nationale, à mobiliser des ressources suffisantes en devises”.
Il a ainsi invité la Douane et les organismes en charge de l’investissement “à soutenir les entreprises pour qu’elles aient la capacité d’exporter et de mobiliser les devises nécessaires et à accorder l’accompagnement nécessaire aux opérateurs économiques afin de leur baliser le terrain pour l’export”.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Hichem Elloumi, PDG de la société Chakira Câble, qui a obtenu le statut d’OEA, depuis 2010, a affirmé que “ce statut donne une grande fluidité au niveau des échanges commerciaux, mais a plutôt bénéficié aux importations. Les exportations restent toutefois, confrontées à des problèmes liés à la logistique portuaire, à la manutention au niveau du port, aux bateaux en rade, aux coûts de la logistique et c’est sur ces points qu’il va falloir agir pour que ce statut puisse conférer les avantages qui lui sont liés”.