Le secrétaire général de la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), Habib Guiza, a appelé, à l’occasion de la Fête du travail, le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, à assumer leurs responsabilités et à accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et sociales nécessaires et du pluralisme syndical.

Dans une déclaration aux médias à l’occasion de la célébration, au siège de la CGTT, de la Fête du travail sous le thème “pour un syndicalisme citoyen”, Guiza a souligné que son organisation aurait pu réaliser plusieurs acquis au profit des travailleurs si le gouvernement avait respecté la législation nationale et internationale et lui avait donné son droit de prendre part aux négociations et de bénéficier d’avantages comme les subventions et l’exercice syndical.

Il a aussi appelé à mettre fin aux pratiques “abusives” du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, qui s’oppose, selon lui, à la liberté syndicale et exclut toutes les jeunes organisations syndicales des négociations sociales.

Guiza appelle également tous les militants syndicalistes à rompre définitivement avec la culture du syndicat unique qui est, selon lui, le prolongement du parti unique et de l’opinion unique, revendiquant la mise en œuvre effective du pluralisme syndical à travers le dialogue, la coordination et l’organisation d’actions syndicales communes dans l’intérêt de la classe ouvrière.

Pourquoi l’UGTT est-elle hostile à la CGTT? 

Le secrétaire général de la CGTT s’est dit étonné de l’hostilité que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) porte à l’encontre du pluralisme syndical bien qu’il s’agisse d’un droit constitutionnel alors qu’elle coopère avec d’autres organisations comme l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).

Par ailleurs, dans un communiqué publié à cette occasion, la CGTT souligne que la célébration de la Fête du travail intervient cette année dans une conjoncture politique, économique et sociale difficile vu l’absence de programmes efficaces et l’interférence des rôles entre les acteurs politiques et la société civile dans le cadre du document de Carthage, outre la domination du modèle néolibéral et la régression du rôle de l’Etat.

Le communiqué a souligné la nécessité de lutter contre la baisse du pouvoir d’achat, la hausse du chômage, la prolifération de l’emploi précaire, le déficit des caisses sociales et la mauvaise qualité des services publics.