Selon le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP), les institutions militaire et sécuritaire sont les parties qui coopèrent le moins avec les journalistes.
Dans un sondage d’opinion réalisé sur un échantillon de 150 journalistes des divers médias tunisiens, dans le cadre de son rapport annuel sur la liberté de l’information en Tunisie, le Centre indique que 36,36% des répondants affirment que l’institution sécuritaire réagit le moins aux demandes d’accès à l’information.
Viennent ensuite l’appareil militaire (32,32%), le ministère de l’Education (13,2%) et les institutions de santé (9,09%).
Les membres du CTLP, s’exprimaient au cours d’une conférence de presse, mercredi 2 mai 2018, ont expliqué que ce travail a pour objectif de vérifier le degré d’application de la loi d’accès à l’information.
Une étude comparée traitant des limites imposées au traitement des informations sensibles ou confidentielles dans les médias tunisiens a précédé la réalisation de ce sondage.
Dans cette étude, des lacunes juridiques ont été constatées. Ses auteurs ont relevé l’imprécision de certains articles de la loi d’accès à l’information et leur contradiction avec l’esprit de la Constitution. Ils ont fait observer, aussi, que certains décrets, circulaires et lois contraires à la Constitution sont toujours en vigueur.
Les journalistes interviewés affirment n’avoir jamais eu recours à la loi d’accès à l’information pour faire face aux obstacles rencontrés dans ce sens.
Sur près de 63% des journalistes qui ont utilisé ce droit, 37,04% seulement ont eu gain de cause.
En conclusion, 80,21% des journalistes interrogés estiment que l’administration tunisienne n’a pas changé en matière d’accès à l’information. Il n’est donc pas étonnant que la Tunisie soit maintenue à la 97ème place au classement mondial sur la liberté de la presse.