Tarak Cherif, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), a affirmé, jeudi 3 mai, que les entreprises publiques ont causé à l’Etat des pertes évaluées à 7 milliards de dinars entre 2014 et 2016, et n’ont contribué qu’à 9,5% du PIB (2016).
Intervenant à une conférence-débat portant sur “l’actualité, les enjeux et les perspectives de l’entreprise publique tunisienne” organisée à Tunis, le président de la CONECT a avancé que la communauté nationale a contribué au cours de cette période au renforcement de l’exploitation et de l’investissement dans les entreprises publiques à hauteur de 11,609 milliards de dinars, alors que la masse salariale a atteint 11,240 milliards de dinars, dans ces entreprises.
Selon lui, la situation actuelle ne permet pas à l’Etat de supporter les pertes financières annuelles et répétées des entreprises publiques, d’où la nécessité pour l’Etat de se retirer ou de réduire sa participation dans la compagnie Tunisair et les trois banques publiques (STB-BH-BNA), pour permettre leur réhabilitation par les privés ainsi que pour certains secteurs à l’instar de la subvention des produits alimentaire.
Noureddine Hajji, directeur général d’EY (cabinet d’audit Ernst & Young), a présenté une étude sur le rendement des entreprises publiques, réalisée en 2016. Il en ressort que 5 entreprises sont à l’origine d’une baisse de 89% des revenus des entreprises publiques, entre autres le Groupe chimique, El Fouledh, la Compagnie des phosphates de Gafsa et la Société tunisienne d’activités pétrolières.
Cette étude, qui a porté sur 92 entreprises publiques, sur un total de 212 sociétés, montre une baisse de l’aide de l’Etat à ces entreprises, de 2,732 milliards de dinars en 2010 à 2,207 milliards de dinars en 2016.
Selon cette étude, pour résoudre cette problématique et rétablir l’activité des entreprises publiques, à un niveau raisonnable, il faut que l’Etat y injecte près de 6,500 milliards de dinars.
Le DG chargé du suivi de la productivité des entreprises publiques à la présidence du gouvernement, Chokri Hassine, a expliqué la dégradation de la situation des entreprises publiques par la chute de leurs résultats nets cumulés de 1,176 milliard de dinars en 2010 à moins de 1,116 milliard de dinars en 2016.
Il a également évoqué la hausse de la masse salariale dans ces entreprises de 2,580 milliards de dinars en 2010 à 4 milliards de dinars en 2016, soulignant l’augmentation de cette masse de 80% au cours de cette période pour certaines entreprises, à l’instar du Groupe Chimique, de la CPG, de la CNSS et de la CNAM.
Quant au nombre d’employés dans les entreprises publiques, il est passé de 94.000 en 2010 à 190.000 en 2016.