Depuis 2011, les hausses des coûts des produits agricoles ont atteint entre 20 et 140%, selon Karim Daoud, président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI).
Intervenant lors d’une conférence de presse, tenue jeudi 3 mai à Tunis, le responsable syndical a évoqué les difficultés auxquelles est affronté le secteur agricole à la lumière de la stabilité des prix du produit et la hausse vertigineuse des coûts.
Evoquant l’exemple de la filière laitière, Daoud a rappelé que le coût de production d’un litre de lait est estimé à 950 millimes, alors que l’agriculteur le vend à 766 millimes, soit une perte de 200 millimes.
Il a, par ailleurs, rappelé que l’agriculteur n’est plus en mesure d’élever des vaches, vendues aujourd’hui à travers des circuits illégaux et en absence totale de marges bénéficiaires.
L’absence de révision du prix de référence à la production ne manquera pas d’augmenter davantage le cout, a indiqué le responsable, ajoutant que cette situation causera une pénurie de plusieurs produits alimentaires, notamment les produits laitiers, les céréales, les tomates, les viandes rouges et blanches.
Il a, aussi, évoqué les impacts du manque de précipitations sur la saison des grandes cultures, affirmant que les pertes oscillent entre 20% dans le gouvernorat de Béja et 90% à Zaghouan.
Les céréaliers ont enregistré des pertes estimées à 500 millions de dinars à cause notamment de la hausse de 12% du coût de production expliquée par l’augmentation des prix des semences, des pesticides des hydrocarbures et la mécanisation.
Daoud a, dans ce cadre, appelé le gouvernement à mettre en place des politiques agricoles basées sur le coût réel de production.