Entre le 1er mai 2017 et le 30 avril 2018, quelque 200 journalistes ont été renvoyés abusivement et 500 autres ont été informés du non-paiement de leur salaire, outre de multiples agressions et fermeture d’institutions médiatiques. Ce sont les chiffres avancés par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), jeudi 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Dans son rapport présenté à cette occasion, le syndicat tire la sonnette d’alarme contre les atteintes à la liberté de la presse et à l’indépendance de certains médias, déplorant la fermeture du quotidien Assarih, de la Radio Saraha FM, et de la chaîne Tv (Tunisia News Network) TNN.
“En l’absence d’un cadre législatif claire, plusieurs journalistes ont été contraints de quitter leur poste d’emploi”, note le syndicat dans rapport.
Le SNJT fait également état d’une hausse sensible du nombre d’agressions contre les journalistes où quelque 162 agressions ont été recensées au cours de la même période ciblant 205 journalistes dont 11 cas de poursuites, en dehors du décret-loi n°115.
Il ressort du rapport que les policiers sont les premiers à s’en prendre aux journalistes tout au long de ces sept dernières années.
“Les médias doivent être tenus à l’écart de tout tiraillement”, insiste le Syndicat dans son rapport annuel, exhortant la présidence du gouvernement à retirer immédiatement les projets de lois, jugés liberticides, citant à titre d’exemple, celui concernant la répression des atteintes contre les forces porteuses d’armes et celui portant création de l’Instance de la communication audiovisuelle.
Tout ceci montre que la nécessité pour le SNJT de rester neutre par rapport aux conflits entre les organisations sociales et le pouvoir public. On rappellera que le syndication a pris fait et parti pour la Fédération de l’enseignement secondaire dans son conflit avec le ministère de l’Education.