La Tunisie offre actuellement l’image d’une République bananière, tant les dysfonctionnements de l’administration et partiellement de la Direction générale des impôts (DGI) sont notoires.
En effet, la DGI, qui relève du ministère des Finances, refuse d’appliquer des conventions de non double imposition signées et ratifiées par l’Etat tunisien, par l’entremise de son gouvernement et de son Parlement.
C’est le cas notamment de la convention de NDI signée entre la Tunisie et la Côte d’Ivoire que la Tunisie a jugé bon de ne pas appliquer pour les entreprises ivoiriennes parce que la DGI ne le veut pas.
Selon une source bien informée, on a appris que la DGI a été saisie par écrit par plusieurs entreprise tunisiennes exportatrices, mais elle continuerait à opérer une retenue à la source de 15% sur tous les paiements des factures de prestations d’entreprises ivoiriennes, et ce au mépris de la convention existante.
Interrogé lui aussi par écrit sur cette question, le ministère des Affaires étrangères aurait remercié les entreprises d’avoir attiré son attention sur la question. De ce fait, il aurait décidé, face à cette anomalie, de constituer une commission composée des représentants des 2 ministères (Affaires étrangère et Finances) pour étudier le problème et faire, si nécessaire, un rapport au chef du gouvernement.
En attendant, et selon notre source, les entreprises ne savent plus à quel saint se vouer : à la DGI (qui répond rarement), au ministère des Affaires étrangères (qui comprend la position des entreprises exportatrices mais ne dispose pas de pouvoir sur la DGI), ou au chef de gouvernement (qui demeure silencieux).
Pendant ce temps, nous dit-on, la Côte d’Ivoire serait sur le point de suspendre l’application de la Convention de NDI qu’elle a signée avec la Tunisie.
Chose encore plus paradoxale, on nous bassine les oreilles tous les jours avec des séminaires sur l’Afrique, de diplomatie économique, l’Afrique est une opportunité pour l’économie tunisienne, etc.