La Direction des enquêtes économiques, relevant du ministère du Commerce, ne compte que 700 agents opérant sur tout le territoire du pays, lesquels mènent, quotidiennement, des opérations de contrôle et de lutte contre les dépassements dans les circuits de distribution et de vente.
Selon Abdelkader Timoumi, directeur des enquêtes économiques, au ministère du Commerce, “malgré les modestes moyens dont dispose notre direction, nous œuvrons à les optimiser, en organisant, au cours d’une même journée, plusieurs visites de contrôle pour la même équipe, et en suivant les réclamations des citoyens qui nous parviennent sur notre ligne verte. Nous optons, également, pour la constitution d’équipes communes avec d’autres intervenants, dont la douane et les municipalités, ainsi que les départements de l’Intérieur et de la santé…, dans les opérations de lutte contre le commerce parallèle et la commercialisation de produits contrefaits d’origine tunisienne ou inconnue “.
160 équipes de contrôle mobilisées durant Ramadan
“En moyenne, la direction mobilise, chaque jour, environ 70 équipes, formées de 2 ou 3 agents, pour vérifier la disponibilité des produits, le respect des prix et la qualité de la marchandise mise à la disposition des consommateurs. Même si elles contrôlent les différents produits de consommation, ces équipes ciblent des produits bien spécifiques, selon la conjoncture, tels que les fruits secs durant la période de fête de Mouled, ou les gâteaux à l’occasion de la fête de fin d’année et du mois de Ramadan”, a précisé le responsable.
Actuellement, a-t-il poursuivi, ces équipes ont été renforcées, en raison du prochain avènement du mois saint. Ainsi, 160 équipes sont mobilisées quotidiennement et elles s’intéressent au cours de cette période à la qualité des produits agroalimentaires mis sur le marché.
“Tout au long de ce mois, nos équipes contrôlent la disponibilité des produits de première nécessité (les légumes, fruits, œufs…), l’affichage des prix, ainsi que le respect de la qualité. C’est ainsi que nous mobilisons, aussi, des équipes fixes dans plusieurs marchés municipaux et de gros, relevant de nos directions régionales implantées dans l’ensemble des gouvernorats du pays”, a-t-il noté.
Sur un autre registre, le responsable a jugé indispensable d’améliorer la performance du système de contrôle, et de réduire les champs des dépassements, via l’activation des mesures portant sur l’intégration des commerçants anarchiques dans le marché légal, l’organisation des circuits de distribution, le renforcement du contrôle aux frontières par les services de douane…
Il invite aussi le citoyen “à contribuer à cet effort et à faire preuve de conscience et de responsabilité, en choisissant avec pertinence ses circuits d’approvisionnement, en boycottant le marché parallèle et en étant en fait des prix réels, pour détecter les hausses excessives dans certains produits”.
Mettant l’accent sur le contrôle des produits subventionnés, Timoumi a fait savoir que “6% des opérations de sa direction visent la lutte contre les pratiques illégales de vente conditionnée, de spéculation et de détournement de vente de l’huile, du sucre et de la farine, dans le circuit de vente en gros et surtout de celui de vente en détail”.
Saisie de 240 mille litres d’huile subventionnée en 2017
D’après lui, une quantité de 240 mille litres d’huile subventionnée a été saisie, au cours de l’année 2017, et plus de 95 mille litres durant le premier trimestre 2018. Ce produit, destiné uniquement à la consommation familiale, avait été détourné par certaines professions (boulangeries, pâtisseries, restaurants…).
Les contrevenants font l’objet d’un procès verbal et de décisions d’interdiction de vente pendant un mois, outre le paiement d’une amende allant de 2.000 dinars à 100.000 dinars.
“Alors que le gouvernement met à la disposition de la population une quantité annuelle de 165 mille tonnes d’huile subventionnée, afin de subvenir à nos besoins estimés à 150 mille tonnes, nous faisons toujours face à une pénurie en ce produit, dans plusieurs régions du pays, notamment dans les régions à forte consommation, dont le district de Tunis, Sousse, Sfax, Bizerte, Monastir, Kairouan et Béja, en raison, de ce genre de pratiques.
La pénurie de l’huile subventionnée, peut être expliquée aussi, par le fait qu’un nombre de commerçants refusent de la vendre, en raison de sa marge bénéficiaire très limitée”, a-t-il fait savoir.
Pour ce qui est du sucre, il a rassuré que cette matière est disponible en abondance, soulignant que l’Etat met sur le marché, annuellement, environ 200 mille tonnes de sucre en vrac, alors que la quantité de sucre conditionnée ne dépasse pas les 5 mille tonnes, et “même s’il y en a un nombre de commerçants qui ne s’approvisionnent pas en sucre en vrac afin de liquider leurs quantités de sucre conditionnée, ceux-ci ne représentent que des cas isolés”.
Pour lui, le travail des équipes de contrôle a été toujours fructueux, puisqu’il a permis de saisir, durant l’année écoulée, 940 mille articles de fournitures scolaires, 260 mille paquets de tabac, 340 mille produits agroalimentaires, 71 mille de produits de santé et de cosmétique, 22 mille produits détergents… Ceci outre de grandes quantités d’hydrocarbures de contrebande, et des produits agricoles frais (légumes et des fruits) destinés à l’exportation illégale.