Des projets en ingénierie et en technologies numériques ainsi que des initiatives d’appui au métier de femme ingénieur d’une quarantaine de pays du monde ont été présentés, samedi 12 mai, lors de la conférence annuelle de l’Association tunisienne femmes ingénieures (ATFI).
Des représentantes de femmes ingénieurs des Etats-Unis, France, Allemagne, Corée du Sud, Royaume-Uni, Brésil, Sénégal, Kenya, Inde, Egypte, Palestine, et bien d’autres pays ont fait part de la situation de la femme ingénieur dans leurs pays respectifs.
Exposant les axes du projet “Smart Cities” (villes intelligentes), Amel Makhlouf, présidente de l’Organisation d’ingénierie des pays méditerranéens (EAMC -Engineering Associations of Mediterranean Countries), a affirmé que l’objectif de ce projet est de créer des villes intelligentes, connectées aux technologies de l’information et de la communication, mais aussi propres (sans déchets).
Conformément à ce projet, ces villes doivent assurer la promotion de l’égalité entre les citoyens et l’équité des chances entre les hommes et les femmes, a-t-elle précisé. Ce projet sera lancé au cours de cette journée, en ouvrant une compétition entre les étudiants en ingénierie des différents pays méditerranéens. Les candidats peuvent appliquer leurs idées dans des villes méditerranéennes volontaires, a-t-elle indiqué.
Selon la présidente de l’ATFI, la conférence annuelle de l’organisation a permis de réunir des femmes ingénieurs de plusieurs pays qui vont proposer leurs modèles de travail afin d’aider la Tunisie à enraciner auprès des jeunes générations, notamment les filles , une nouvelle culture en faveur du métier d’ingénieur.
Un nouveau projet de renforcement de la “dimension genre” a été lancé à l’école nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT) afin de renforcer le nombre des étudiantes ingénieurs, a annoncé Raja Ghozi, enseignante chercheure à l’ENIT. Ce projet permet, a-t-elle encore dit, d’accompagner les étudiantes en ingénierie, provenant des régions tunisiennes défavorisées, évoquant ses volets culturel et socio-économique.
La représentante des femmes ingénieures américaines, Gail Mattson, et présidente du réseau international des femmes ingénieures et scientifiques (international network of women engineers and scientists), a déclaré à l’agence TAP que ce réseau figure en tant que porte-parole des femmes ingénieurs à travers le monde.
L’objectif ultime est de valoriser le métier de femme ingénieur, précisant qu’en Amérique le taux de cette catégorie n’a pas dépassé 25pc du total des ingénieurs américains.
Evoquant les obstacles entravant le métier de femme ingénieur, Yvette Ramos, présidente de l’association suisse des femmes ingénieurs (Swiss engineering) a déclaré que les handicaps sont d’aspect sociétal, à cause des stéréotypes, psychologiques, provenant de l’autocensure des femmes elles-mêmes mais aussi politiques.
Un label GEEIS (gender equality european international standard), sera offert à la Tunisie afin de l’intégrer aux petites entreprises, a rassuré la présidente de l’association gender et diversity (arborus fund). Il s’agit d’un label pour la garantie de la transformation numérique et des opportunités pour les femmes ingénieurs et scientifiques, a-t-elle expliqué.
La plus ancienne association des femmes ingénieurs (women’s engineering society (WES) au Royaume-Uni qui fêtera ses 100 ans, en 2019, et qui figure parmi les associations participantes à cette rencontre, œuvre, d’après sa présidente, Betty Bonnardel, à aider à l’avancement des femmes ingénieurs. Elle vise aussi à développer des activités qui permettent d’accroître le nombre de cette catégorie, a-t-elle ajouté.
A noter que l’association ATFI créée en 2015, d’après Amel Farhat, sa vice-présidente, et dont le nombre des participants s’élève à 80 femmes ingénieures et scientifiques, a pour objectifs d’impulser la participation de la femme ingénieur à la prise de décision, d’œuvrer à la promotion du métier et de contribuer à l’insertion professionnelle des diplômées de cette filière.