“Le niveau des ressources en eau disponibles est très comparable à celui de la même période de l’année dernière, s’établissant à 1,06 milliard de m3. Il faut donc s’attendre à une année difficile en matière de gestion de cette ressource comme cela a été le cas l’année dernière. Des perturbations en alimentation en eau pourraient survenir malgré les efforts déployés pour atténuer leur impact”, a averti, samedi 12 mai, le secrétaire d’Etat aux Ressources hydrauliques, Abdallah Rabhi.
Présidant un séminaire national sur “la rationalisation de l’utilisation des eaux”, organisé par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, il a précisé que “cette situation est due à un manque de 700 millions de m3 en matière d’apport pluviométrique par rapport à une année moyenne”.
Rabhi a aussi souligné que “la situation des barrages de l’extrême nord est relativement bonne, mais celle des barrages du centre et du Cap Bon est critique, notamment le barrage de Nebhana qui alimente l’axe Sfax-Cap Bon”.
Pour faire face à cette situation, la SONEDE a envisagé, toujours selon lui, de procéder à 88 forages profonds dont une bonne partie sera réalisée sur cet axe et branchée à la conduite de desserte l’approvisionnant, ce qui va contribuer à atténuer l’impact des perturbations éventuelles.
Des forages sont aussi en cours dans les gouvernorats de Gabès, et dans les gouvernorats du sud et du centre-ouest pour atténuer l’impact de pressions éventuelles en matière d’alimentation en eau.
S’agissant des gouvernorats du sud-est, le secrétaire d’Etat a fait savoir que “la situation sera maîtrisée grâce à l’entrée en exploitation de la station de dessalement des eaux de mer de Djerba, à laquelle des réseaux maillés seront branchés pour servir ces gouvernorats”.
Concernant la stratégie adoptée en matière d’irrigation, il a indiqué que le ministère poursuit pour la deuxième année consécutive, une gestion journalière à travers un système des quotas entre les régions.
L’effort de rationalisation de l’utilisation des eaux doit impliquer tout le monde, toutefois les grands projets actuellement en cours (station de dessalement des eaux de mer de Sousse en cours de réalisation, le barrage de Saïda au stade d’appel d’offres, le barrage Mallegue également en cours…) vont permettre d’améliorer la donne une fois entrés en exploitation.
Rabhi a évoqué l’inauguration, samedi 12 courant, par le chef du gouvernement, d’un nouveau barrage à Bizerte (dans la délégation de Sejnane), ce qui porte le nombre de barrages existants à 38.
Quant au directeur central de l’exploitation au sein de la SONEDE, Abdessalem Saïdi, il a affirmé que “la société a mis en place un plan de préparation pour la saison estivale 2018. Ce plan s’articule autour de la réalisation, le raccordement et l’électrification des forages, la maintenance des stations de pompage et la réparation des réseaux vétustes”.
Pour l’année 2018, 161 actions ont été programmées sur tout le territoire à un coût total de 150 millions de dinars, a-t-il soutenu.
Et d’ajouter “ces actions dont une grande partie a été achevée et dont le reste est en cours d’achèvement vont permettre d’atténuer les perturbations pouvant surgir lors des périodes de pointe de consommation”.
Saïdi a, par ailleurs, mentionné que “le budget annuel habituel alloué par la SONEDE au renouvellement de son réseau s’élève à 4 millions de dinars; reste que la société a été incapable; ces dernières années, de réaliser la totalité de son programme de renouvellement de réseau en raison de ses difficultés financières. Les arriérés de la SONEDE remontent actuellement à 312 millions de dinars dont une bonne partie est due à l’Etat”.
Même s’il n’y a pas actuellement d’intention d’opérer une nouvelle révision des tarifs d’eau potable dans la période à venir, il a souligné que “cette tarification reste faible et qu’il va falloir envisager sa révision si volonté il y a de préserver ce service public”.