“La Banque centrale de Tunisie gagnerait à être le premier opérateur à intégrer la technologie Blockchain, pour éviter d’être mise à l’écart, si le marché opte demain pour le développement de cette technologie sans recourir à l’intermédiation des banques”, estime, lundi 14 mai, le président du groupe Talan, Mehdi Houas.
En marge de l’Africa Blockchain Summit, organisé à Tunis par la Banque centrale de Tunisie, Paris EUROPLACE, avec le soutien technique du Groupe Talan, il a expliqué que “la technologie Blockchain est, en fait, un registre de commerce, une chaîne de blocs qui garantit les transactions et les sécurise sans être obligés de passer par un organisme central. En garantissant la traçabilité de toute la chaîne (authenticité des produits, provenance des matières premières, parcours de l’argent…), elle permet d’instaurer la confiance entre des individus et des sociétés de bords divers, fluidifiant ainsi les échanges”.
Toujours selon lui, “la vraie question qui doit se poser au sujet de cette technologie qui a été conçue de manière à donner la possibilité d’éliminer le tiers de confiance, en l’occurrence les banques, est-ce qu’on gagnerait vraiment à éliminer cette intermédiation, ou est-ce mieux opportun de la garder tout en utilisant cette technologie?”.
“A TALAN, nous sommes convaincus qu’en éliminant l’intermédiation des banques, notamment des Banques centrales, on risque de perdre plus qu’on ne pourrait gagner, car on aura raté l’occasion de bénéficier de tous les accords signés entre ces institutions à l’échelle internationale. Et c’est la raison pour laquelle que nous avons œuvré à convaincre la Banque centrale de Tunisie de l’opportunité d’intégrer cette technologie, de manière à pouvoir simplifier les procédures, sans être écartée de la chaîne”.
S’agissant des opportunités qui s’ouvrent à la Tunisie en utilisant cette technologie, Houas estime qu'”en Tunisie, la plupart des procédures de paiement sont lentes du fait qu’elles reposent sur la technologie de signature. L’introduction de la technologie Blockchain permettra de fluidifier ces procédures, de manière à accélérer les échanges entre les individus, les sociétés et les échanges transfrontaliers, à rendre le business, horizontal et à lui donner une dimension régionale”.
S’agissant des risques, Houas pense que “cette technologie permettra au contraire de maîtriser les risques, puisqu’elle garantit le transfert des données avec intégrité et sécurité”.
Il a, toutefois, souligné que “le vrai frein de cette technologie c’est qu’elle est très consommatrice d’énergie. Et c’est l’une des questions sur laquelle s’attellent les chercheurs aujourd’hui pour identifier les possibilités de réduire la forte consommation énergétique liée à cette technologie”.
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