Les protestations se sont poursuivies, dans la soirée du lundi 14 mai à Jelma (gouvernorat de Sidi Bouzid), sur fond de rejet par la population de Souabia (à l’entrée sud de la délégation de Jelma) de l’utilisation de la force pour le raccordement du nouveau puits au réseau de la SONEDE (Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux).
Ces manifestations ont fait 13 blessés, dont dans les rangs des forces de l’ordre et 3 parmi les manifestants, selon une source sécuritaire citée par la TAP. Plusieurs jeunes ont été également arrêtés.
Par ailleurs, suite à l’usage de gaz lacrymogènes contre les élèves du lycée de Jelma, “l’agression contre le directeur du lycée et des enseignants” et l’interruption des examens du bac blanc, la section de l’enseignement secondaire relevant de l’Union régionale du travail, a adressé un télégramme dans lequel elle “fustige l’usage excessif de la force par les unités de sécurité et l’atteinte contre l’intégrité de l’établissement éducatif ainsi que le cadre enseignant”.
Quant à l’Union locale du travail, elle a décrété une grève générale pour mardi 15 mai 2018, en protestation contre “l’usage excessif de la force” et le refus du dialogue par le gouverneur de Sidi Bouzid.
De son côté, le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche appelle les habitants de la région d’Eswaibia de la délégation de Jelma à soutenir les efforts de la SONEDE visant à parachever le raccordement du puits “Jelma 9” au réseau de la SONEDE, bloqué depuis 2014, en raison du refus des habitants de la région.
Selon le département de l’Agriculture, le puits permettra “de garantir l’approvisionnement des habitants des délégations de Sidi Bouzid-ouest, Sidi Bouzid-est, Jelma, Ouled Haffouz et les zones avoisinantes et éviter les difficultés qui ont été enregistrées dans l’approvisionnement en eau potable durant les dernières années”, a précisé le ministère dans un communiqué.
A noter également que l’armée est intervenue pour sécuriser les administrations, à l’instar de la Poste et des Recettes des finances.
Depuis sa création en 2014, le puits est bloqué par les habitants de Jelma qui exigent, au préalable, la satisfaction de leurs revendications dont une partie des bénéfices de l’exploitation du puits, des emplois au sein de la SONEDE et l’octroi de terres agricoles domaniales.
Le puits, doté d’un débit de 60 l/s, devrait bénéficier à plus de 60.000 habitants dans cinq délégations du gouvernorat, ainsi qu’à la zone industrielle de Om Adham.