“Le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables a lancé, vendredi 11 mai, un appel d’offres international de pré-qualification pour le financement des projets, d’une capacité globale de production de 1.000 MW et dont les coûts sont estimés à 3 milliards de dinars”. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Energie, Khaled Kaddour, lors d’un séminaire organisé, mardi 15 mai à Tunis, sur le thème le financement des projets d’énergie.
“C’est la première fois que la Tunisie lance des projets de cette envergure, lesquels permettront de booster la croissance et de développer la sécurité de l’approvisionnement énergétique dans notre pays”, s’est félicité le ministre, soulignant que le baril de pétrole a atteint aujourd’hui 78 dollars, alors que le budget de l’Etat a été fondé sur l’hypothèse de 54 dollars le baril.
“L’énergie constitue, aujourd’hui, un véritable handicap pour le pays”, affirme Kaddour, estimant que “la Tunisie ne pourra pas continuer avec le même rythme et les mêmes outils son approvisionnement en énergie. “Nous devons innover en matière de projets et identifier des dispositifs pour les financer”.
Le ministre a évoqué, dans ce contexte, une possibilité en cours d’examen, concernant l’établissement d’un partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), afin de parvenir à financer une partie de ces projets en dinar tunisien, et aussi avec des investisseurs privés tunisiens et étrangers dans le cadre du Partenariat Public-Privé.
Le département de l’Energie a préparé une vision énergétique pour la Tunisie pour les prochaines années reposant sur trois axes. Le premier concerne le court terme (d’ici 2020), avec pour objectif lancer des projets d’énergie renouvelable, le moyen terme (d’ici 2030) pour finaliser toutes les infrastructures nécessaires, et le long terme (jusqu’à 2050), dont la finalité est de parvenir à asseoir les piliers d’une économie verte.
Intervenant à cette rencontre, le président de l’Autorité Tunisienne pour l’Investissement (TIA), Khalil Laabidi, a fait état de la chute de la part des investissements dans le secteur de l’énergie dans le volume global des IDE, après la révolution de 2011, passant de 53% (investissement énergie étranger) en 2010 à 45% actuellement.
D’après le responsable, cette chute est expliquée par une période de transition, durant laquelle la Tunisie s’est penchée sur la révision de la législation et des procédures d’accès aux primes et privilèges dans le domaine énergétique.
“Aujourd’hui, nous aspirons à un retour en force pour ce secteur, mais surtout un retour différent”, a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agit, clairement, de développer, outre les projets d’extraction d’énergie fossile, d’importants projets d’énergie renouvelable, qui permettront d’augmenter la part des IDE, de favoriser la création de l’emploi, et améliorer le transfert technologique.
Pour sa part, Moncef Harrabi, pdg de la STEG, a fait savoir que la Société est déterminée à appuyer l’approche énergétique conçue à l’échelle nationale et qui se base sur le développement des projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique.
Pour se faire, la STEG se penche sur la concrétisation du plan solaire tunisien, dans le cadre duquel, la STEG s’est engagée à mettre en place 380 Mw (dont 300 Mw d’énergie photovoltaïque, ce qui correspond à un investissement de 750 millions de dinars (MDT), et 80 Mw d’énergie éolienne d’un coût d’investissement de 300 MDT).
“La STEG prépare, également, l’infrastructure pour l’intégration des énergies renouvelables, afin que l’ensemble des projets qui seront lancés peuvent débiter de l’énergie sur le réseau électrique de la Société”, a-t-il dit, ajoutant que la société est en train de négocier avec les opérateurs d’électricité en Algérie et au Maroc pour renforcer l’interconnexion entre les trois pays voisins.
Harrabi a fait savoir aussi que la STEG lancera, bientôt, un appel d’offres pour son projet Smart Grid (Réseau intelligent) dans la région de Sfax qui bénéficiera à 400 mille clients.