Des enseignants universitaires soumettront à l’administration les sujets d’examens à la place de leurs collègues grévistes, afin d’éviter une année blanche. C’est ce qu’a déclaré, mardi 15 mai, le chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Noureddine Selmi.
Cette décision fait suite à la grève des enseignants universitaires, affiliés à l’Union des enseignants universitaires chercheurs tunisiens (IJABA), refusant de remettre les sujets d’examens. Cette grève a débuté en janvier dernier.
Une commission désignera les enseignants chargés de la présentation de ces sujets, conformément aux délais fixés par chaque université, a-t-il expliqué.
Mardi, le taux des enseignants protestataires ne dépasse pas 6% du total des enseignants universitaires, selon Selmi.
Les enseignants réclament une augmentation de salaire et l’ouverture des concours aux quelque 5.000 docteurs actuellement au chômage.
Ils demandent, également, une augmentation du budget des universités, la révision des avantages, et l’octroi d’une prime pour la recherche scientifique.
“Nous recherchons des stratégies à court terme afin de répondre aux revendications légitimes des enseignants”, a avancé le chef de cabinet.
Des négociations concrètes ont déjà été entamées, selon le responsable, afin d’accroître le budget des universités de Gabès et de Gafsa, a-t-il assuré. Elles seront progressivement généralisées à toutes les universités du pays, a-t-il annoncé.
Néanmoins, les enseignants protestataires ont décidé de poursuivre leur grève administrative, a confirmé le coordinateur national adjoint d’IJABA, Dr. Zied Ben Amor, en raison de la non satisfaction de leurs revendications.
“Toutes nos tentatives de négociation avec le ministère ont échoué”, et souligné le caractère légitime de ces revendications.
Quelque 4.000 enseignants universitaires ont quitté le pays à cause des “salaires insignifiants”, a-t-il regretté et affirmé qu’un taux de 80 % de cette catégorie envisage d’immigrer.
La satisfaction de ces revendications est tributaire d’une augmentation du budget de 1% seulement, a souligné Ben Amor, et précisé que le budget de l’enseignement supérieur est passé de 6,9% du budget de l’Etat en 2008 à 4,1% en 2018.