Plusieurs députés affirment que la marginalisation, l’absence d’un climat incitatif à l’investissement et les problèmes liés à la préservation de l’environnement constituent les principales entraves au développement dans les gouvernorats du sud-est de la Tunisie (Tataouine, Médenine et Gabès).
Lors d’une séance plénière extraordinaire consacrée, jeudi 24 mai 2018, à l’examen du rapport élaboré par la Commission du développement régional suites à des visites sur terrain effectuées dans les gouvernorats du sud-est, les interventions des députés ont porté également sur les problèmes liés à la propagation du chômage, l’aggravation de la pauvreté, la détérioration de la situation environnementale et des services de santé ainsi que le manque des ressources hydrauliques.
Le député Taieb Madani a indiqué que le gouvernorat de Tataouine enregistre un important recul des indicateurs de développement et d’attraction de l’investissement, estimant que ce résultat est dû à l’absence d’un plan de développement cohérent malgré les importantes ressources dont renferme la région, notamment dans les domaines de l’agriculture et des énergies.
De son coté, le député Mohamed Rezig a fait remarquer que le nombre de sans-emploi dans le gouvernorat de Gabès a atteint 33.000 personnes, appelant à mettre en place un plan de développement efficient fondé sur les secteurs prometteurs dont l’agriculture, le tourisme, l’industrie, la logistique et l’activité portuaire.
Le député Ameur Larayedh regrette la non reprise des projets en suspens dont celui relatif à l’installation de voies ferrées ainsi que le manque d’équipements nécessaires au port commercial de Zarzis, recommandant l’attribution d’une partie du patrimoine foncier de l’Etat aux municipalités nouvellement créées pour les aider à réaliser ses programmes électoraux.
Selon les données du rapport de la Commission présenté lors de cette séance, les gouvernorats de Tataouine, Médenine et Gabès occupent respectivement la 18ème, la 15ème et la 13ème place en matière d’indicateurs de développement à l’échelle nationale.
Ces trois régions connaissent, également, une faible infrastructure, une augmentation du chômage et de la pauvreté, des projets en suspens (14 projets) ainsi que la non exploitation adéquate des ressources dont elles recèlent.
La Commission a appelé, dans son rapport, à hâter l’adoption du projet de loi portant sur “les dispositions exceptionnelles pour accélérer la réalisation de grands projets” et à consacrer les budgets nécessaires pour assurer l’accomplissement des projets publics de développement.
Tataouine: revaloriser les ressources agricoles, touristiques…
Pour le gouvernorat de Tataouine, le rapport recommande la revalorisation des ressources de la région notamment dans le domaine de l’agriculture, le tourisme et la culture, la consolidation de l’infrastructure restructurée, le renforcement du personnel dans les directions régionales ainsi que l’accélération de l’élaboration de l’étude sur la réhabilitation de l’aéroport militaire de Remada pour accueillir des vols civils de passagers.
Médenine: booster l’activité dans le port commercial de Zarzis
S’agissant du gouvernorat de Médenine, le document relève une inexploitation de la situation géographique stratégique de la région pour la stimulation de l’investissement et la hausse des exportations. Il souligne la nécessité de booster l’activité dans le port commercial de Zarzis en vue d’en tirer profit pour renforcer l’activité touristique dans la région et encourager l’action municipale en matière de protection et préservation de l’environnement telle la contribution à la création d’une unité de gestion des déchets à Djerba.
Gabès: absence d’une stratégie et d’un plan de développement cohérents
Concernant le gouvernorat de Gabès, la commission note dans son rapport l’absence d’une stratégie et d’un plan de développement cohérents et regrette les problèmes de la pollution de l’air et de la pollution maritime liés à la production du phosphogypse dans la région.
Le rapport recommande à l’Etat d’investir plus dans les gouvernorats du sud-est notamment dans les secteurs de production et les secteurs promoteurs qui répondent aux spécificités de ces régions et d’accorder davantage d’incitations financières et fiscales à l’investissement dans ces régions.
Les gouverneurs de Tataouine, Médenine et Gabès ainsi que des membres du gouvernement ont assisté à cette séance plénière présidée par Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, qui a souligné l’importance du partage équitable des fruits et richesses du développement entre toutes les régions, appelant à réunir les efforts pour réaliser le progrès dans tous les gouvernorats du pays.